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Affichage des articles du janvier, 2010

25/01/10 Métaphores et grands sentiments...

"La lâcheté a toujours été une fidèle compagne de ma vie. Maintenant comme alors, je pense que le seul enjeu, pour un être vivant est de ne pas lâcher prise. La vie est une branche fragile suspendue au dessus d’un abîme." Extrait de : LES CHAUSSURES ITALIENNES de Henning Mankel Nous écrirons dans cette même veine, la colère, la jalousie, l'amour, le désir... tous ces grands sentiments qui jalonnent une vie mais nous les présenterons en métaphores. A propos de la métaphore… Métaphore in praesentia : L’arbre étendait ses branches, longs bras décharnés. Métaphore in absentia : L’arbre étendait ses longs bras décharnés. Quant aux catachrèses , elles font partie intégrante et usuelle du langage courant : Les bras d’un fauteuil, les ailes d’un moulin, une bouche d’égout, fondre en larme…

25/01/10 Récits insomniaques

Autour de l'homonymie et de l'insomnie... Seul dans le noir de Paul Auster Extrait : « J’éteins, et me revoilà dans le noir, enfoui dans cette obscurité sans limites, si apaisante. Quelque part, au loin, j’entends passer un camion qui roule sur une route de campagne déserte. J’écoute le va-et-vient de l’air dans mes narines. D’après la pendule sur ma table de nuit, que j’ai consulté avant d’éteindre, il est minuit vingt. Des heures et des heures jusqu’à l’aube, j’ai encore devant moi le plus gros de la nuit… » C’est la nuit et pour X raisons, vous ne dormez pas. Votre récit aura une particularité, il sera ponctué d’homonymie. Exemple d’homonymie : Extrait d’Aragon, dans Nuits d’exil. Ces nuits t’en souvient-il. Me souvenir me nuit Et tes lèvres tenaient tous les soirs le pari D’un ciel de cyclamens au dessus de Paris Texte de Mistraline Quand Morphée se fait prier… Je m’allonge et le lit grince sous mon poids. Faut vous dire que je ne suis pas la princesse au petit pois, vous s

12/01/10 Blues du Sahara

Texte d' Anne-Sophie La chaleur, sourde, qui rend aveugle, se retire, s’évapore et libère de son litham blanc les peuples en mouvance. Le temps fait sa pause, les secondes rattrapent les heures, le silence cède sa place, enfin j’entre en scène, comme chaque soir, à la lueur des flammes. Le rythme, le son, les percussions accompagnent ma danse et s’envolent dans mes grands bras. Je ramasse les odeurs, les cendres, j’emporte les rires, les psaumes, les pleurs. Je respire leurs souffles, je soulève leur sol, la poussière du passé, je transcende leurs nuits. J’embrasse la voix d’une femme qui s’élève et fait briller les étoiles naissantes. Lancinante, troublante, ses mots implorent le ciel et les Dieux, l'enfant qu'elle a perdu. Je sèche ses larmes, je laisse le sel se figer sur les maigres lignes de sa peau noire, rouge du feu qui la réchauffe. Je circule, je vibre dans les entrelacs de cordes et de mains qui s’agitent et scandent le rythme incessant depuis longtemps. L

11/01/10 Sheila Shandra

A l'écoute de trois morceaux de musique de Sheila Shandra, nous écrirons ce que la musique nous inspire. où sommes-nous ?

11/01/10 Oxmo Puccino

S'inspirer d'Oxmo Puccino et de ses figures imposées, ce n'est pas une mince affaire. Vers une Poésie Urbaine... Texte de Jeanne Sous mon réverbère disco, je fume tous les maux Mots dits soient mes vers idiots J'erre les phrases ; la feuille est affable et elle les cueille Cette héroïne à ma place fait le deuil Les mots me gagnent, ils m’épargnent, me pardonnent Dans des gymnopédies, des opéras muets Ils périssent, ridicules, culs en l’air Je suis ratée et libérée Irradiée d’asphalte Saoule de ne plus plaire Fut-il un sourire quand sur le papier je renverse les versets ? Les dockers d’ecchymoses portent les morts vers d’autres mers Et j’erre, l’air d’un rien, enterrée seule dans mon éther Mon cœur est polyglotte mais soliloquant il demeure La flotte lève l’encre ; je ne sens plus la douleur Mes maux sont un vain monologue Partagés avec les pages Ils brûlent, hurlés dans le silence lancinant qui signe son œuvre de sang Cent fois De son sabre ils s’appliquent : « Solitud

28/12/09 Ecrire en Musique !!

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Aujourd’hui, nous tentons l’expérience de l’écriture en musique. Vous ne savez pas dans quel pays vous êtes, c’est comme un éveil en terre inconnue et il vous revient de dire quel est ce pays dont le premier contact se fait en musique. Que voyez-vous ? Que sentez-vous ? Essayer de pénétrer la musique en laissant défiler des images dans votre esprit, en ouvrant votre corps aux sensations et votre créativité à l’imagination. Essayer de caler le rythme de la prose au rythme musical. Pour ce texte vous pouvez vous essayer à l’érosion, cette figure de construction qui consiste à répéter plusieurs fois un groupe de mots duquel on retranche un mot à chaque répétition. Texte de Mistraline Le jour se lève sur Jaipur chassant la brume dans un éclat de roses à peine éclosent. Les ruelles s’ébranlent en douceur ; on vient chercher son pain, boire un tchaï épicé en fumant le premier bidies, le regard captivé par l’horizon qui se colore de zinzolin. Aux premiers rayons chauds, les vaches cèdent la

14/12/09 L'île enchantée

L’île enchantée d'Eduardo Mendoza Extrait : « Alors ma poitrine s’emplissait d’une musique qui courait dans mes veines et rendait mon sang léger. » Vous inventerez ce qui précède la phrase ainsi que sa suite. En construisant autour de cette phrase, un texte dont le principal personnage est le corps. Qu’est ce qui fait qu’un jour on découvre le langage de son corps ?

30/11/09 L'assiette bavarde

En écoutant France Inter, j'ai un jour entendu Michel Jonaz proposer la consigne d'écriture suivante : Essayer d'imaginer une assiette qui se souvient... L'idée me plaît, aussi nous nous y frottons, en pimentant le jeu d'un logorallye. Chacun choisira un mot peu usité dans le dictionnaire et tous devrons l'employer. Texte de Ben Le peu qu’il me reste de pensées, je m’en sers à me rappeler. Aujourd’hui, j’ai peur. Une fois encore. J’ai peur. J’ai fait ma vie et, un jour, on m’a promis. Un grand restaurant, je vous jure !! Mais il y a des fois où l’on aimerait que l’ambition, que le feu qui nous anime soit plus… Enfin… Plutôt, moins fort. La mécanique vrombissante du camion résonne encore parfois dans ma porcelaine. Celle de celui qui, aux yeux de tous, est un démiurge ; mais que l’alcool d’un conducteur abat, comme d’un geste déplacé, toute sa belle mécanique qui fait du camion le numéro un des transporteurs d’objets précieux. Enfin bon, mon chaouch de carton no

30/11/09 Histoires de livres

Ces livres qui nous ont ouvert la voie de la lecture « Un jour j’ai sorti un livre, je l’ai ouvert et c’était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. » Charles Bukowski, préface de Demande à la poussière de J.Fante Texte de Véro La rencontre avec le livre Le vendredi était le jour des courses. Quand ma mère rapportait sa pile de magasines, nous, ses enfants, n’avions pas le droit d’y toucher. Je ne sais pas pourquoi elle avait fini par m’acheter le Journal de Mickey. Etait-ce parce que ma grand-mère paternelle avait décelé mon handicape et lui avait confié qu’il fallait me faire lire ? Était-ce parce que j’aimais le touché du papier glacé des Paris Mach, Elle et autres presses de luxe, que pour avoir la paix, elle s’en procurait un pour moi toutes les semaines. Je le prenais. En admirais la couleur, le dessin de la couverture. Feuilletais les pages. Survolais les bulles. Me consacrais à la mise en images. Et puis je le posa