11/01/10 Oxmo Puccino



S'inspirer d'Oxmo Puccino et de ses figures imposées, ce n'est pas une mince affaire. Vers une Poésie Urbaine...



Texte de Jeanne

Sous mon réverbère disco, je fume tous les maux
Mots dits soient mes vers idiots
J'erre les phrases ; la feuille est affable et elle les cueille
Cette héroïne à ma place fait le deuil
Les mots me gagnent, ils m’épargnent, me pardonnent
Dans des gymnopédies, des opéras muets
Ils périssent, ridicules, culs en l’air
Je suis ratée et libérée
Irradiée d’asphalte
Saoule de ne plus plaire
Fut-il un sourire quand sur le papier je renverse les versets ?
Les dockers d’ecchymoses portent les morts vers d’autres mers
Et j’erre, l’air d’un rien, enterrée seule dans mon éther
Mon cœur est polyglotte mais soliloquant il demeure
La flotte lève l’encre ; je ne sens plus la douleur
Mes maux sont un vain monologue
Partagés avec les pages
Ils brûlent, hurlés dans le silence lancinant qui signe son œuvre de sang
Cent fois
De son sabre ils s’appliquent : « Solitude » gravée en moi
Sans foi
Fut-il un sourire quand sur le papier je renverse les versets ?
Les dockers d’ecchymoses portent les morts vers d’autres mers
Et j’erre, l’air d’un rien, enterrée seule dans mon éther

J’attends un compagnon d'utopie
Pour quelques polkas endiablées sous la pluie
Vagabondages et naufrages
Dérives en rimes
Ivres déprimes
J'attends l'Ami promis bien avant le coma de la nuit
Par la nuit atonique déguisé en ami atomique
Mais seule mon ombre me bredouille ses affreux jurons d’arsouille
Je m'enroule dans les rames
Je vogue, je divague
Fut-il un sourire quand sur le papier je renverse les versets ?
Les dockers d’ecchymoses portent les morts vers d’autres mers
Et j’erre, l’air d’un rien, enterrée seule dans mon éther
Mon cœur imite l'éponge
Imbibé de ciguë
Pouls palpable aux antipodes
Il postillonne sur le papier pelé les grandes phrases avariées
Celles que je clame sans plus d’amour, sans plus d’amis, sans plus d’amant
Mes désirs sont sans destinations
Rétro est ma vie
Passée et perdue
Pendue ma lassitude au brasero, comme une menace
Dont le poison angoisse, enlace, et puis glace
Jusqu'à ce qu'avide de vie, ma verve éventrée vomit
Sur les feuillets ouatés ses plaies, ses non-dits
Fut-il un sourire quand sur le papier je renverse les versets ?
Les dockers d’ecchymoses portent les morts vers d’autres mers
Et j’erre, l’air d’un rien, enterrée seule dans mon éther
A l’aise dans ma parenthèse
A moi la catharsis, ma thèse
Si tard, elle farde mon âme laminée
Minaude pour que mon fardeau se taise





Texte de Ben

Loin de ce qu’on pourrait faire passer pour une passion
Fratricide est la muse qui chante ma chanson
Elle éclaire ma lanterne, parfois lente, terne, ballante
De son œil qui pleure, de son œil qui rit elle dit :
« Tu es moi » et je pense tout bas « Tuez-moi ».
Tant de tests de foi échouèrent. Tranquille, je rigole.
Elle m’aime autant qu’elle me déteste

Pourvu qu’on m’y ait vu
Vu qu’on y a pourvu
Ma culpabilité m’a terrassé
Face aux gestes de mes actions déplacées

Je n’irai pas loin dans ma vie
Si au final, j’en fais qu’à ma tête
C’est que trop souvent, j’ai mal de me sentir obsolète
La discipline c’est pas ma copine
Je suis plus de mise avec la fainéantise
Parlant de moi à moi, ce n’est que mon avis.

Pourvu qu’on m’y ait vu
Vu qu’on y a pourvu
Ma culpabilité m’a terrassé
Face aux restes de mes actions déplacées


Ma muse ne s’amuse plus de mes croyances
Car, de surcroît, elle coule sous le poids de mon indifférence.
Au fond, on a tous le même espoir
Alors loin de moi l’idée de briller parmi les premiers
En moi-même, j’ai très peur de croire


Pourvu qu’on m’y ait vu
Vu qu’en fait, on s’en fout ! Et c’est voulu.
À quoi sert de souffrir dans nos vies
Puisque nous mourrons de notre définition de l’infini

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