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Affichage des articles du octobre, 2013

20/10/2013 Du côté de Brassens et Brel...

En ce dimanche orageux, nous voilà une fois de plus réunies au vieux café d'Aniathazze pour un dimanche d'atelier d'écriture haut en couleurs. Pour démarrer, une petite consigne dont la clef de voûte sera la faim, avec une phrase imposée tirée du recueil de récits gastronomiques (succulents) de Bulbul Sharma : La colère des aubergines. 1/ Les affres sans fin de la faim Fragment de Francine : L’orage grondait sans fin. Le ciel obscurci se plombait de gris et les nuages s’amoncelaient en écharpe épaisse. Depuis de longs jours, Moïse sur son rocher embarquait sans compter les élus représentatifs pour le grand voyage au-delà de la fin du monde. La faim tiraillait les estomacs. La gorge sèche et la bouche pâteuse, le cerveau tanguait tant il était alangui. Les crampes, les spasmes, les affres sans fin de la faim, l’odeur seule du feu de camp attisait la souffrance. La disette était venue si vite. La famine qui régnait dans le campement titillait les fringales

7/10/2013 Affiner l'ouie

Objectif du jour : écrire à partir des sons, se replonger dans l'instant, le découper, faire des parallèles, inventer des corrélations. « Quand on traverse la forêt de peupliers, on croit entendre le bruit de la pluie. C’est parce qu’au mois d’octobre, même quand le vent ne souffle pas, les feuilles des arbres font en frémissant un petit bruit de tambour. Rien qu’en entendant ce bruit, Hyuni a les larmes aux yeux, comme si le lait lui revenait aux seins. » La philosophie de son boudoir, JEON GYEONG-NIN, 2003, Corée du sud. Texte de SUZANNE : CLAPOTIS, CLIQUETIS ET AUTRES BRUITS   Allongée sur la plage, les yeux clos, le corps moulé dans le sable, j’entends le clapotis paisible de l’eau, martèlement cadencé, régulier, apaisant, sur la coque d’une barque échouée, tam-tam syncopé, égrenant les heures. Cela me rappelle l’action de ma mère frappant délicatement à ma porte, pour ne pas déranger mon sommeil d’adolescente. Simultanément, du port tout proche, me parvie

30/09/2013 Cantilènes en gelée

Le génial Boris Vian se savait condamné lorsqu'il a composé "Cantilènes en gelée". A notre tour, nous allons marcher dans ses pas et essayer d'anticiper, de nous projeter, tout en déployant notre sensibilité. C'est un exercice qui ouvre le champ des possibles avec une pointe de surréalisme et un soupçon de poésie. Texte de JOËLLE : Je voudrais pas, je voudrais pas trépasser Sans découvrir l'Atlantide Alanguie au fond d'un océan, Sans voir du toit du monde Notre planète bleue Sans connaître les coulées d'or Au cœur d'une ruche Telle une reine des abeilles. Je voudrais pas m'éteindre sans Admirer les cerisiers en fleurs du Japon Emplir mes yeux du feu d'artifice des aurores boréales Parcourir le monde en montgolfière Me promener en brousse à dos d'éléphant, Plonger avec les dauphins au cœur de l'océan. Je voudrais pas quitter ce monde sans Connaître les petits hommes verts Savoir quand ser