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Affichage des articles du février, 2011

22/02/2011 Melting Contes

Sur une idée de G.Rodari, "la salade de contes" consiste à mélanger autant de personnages et de situations empruntées aux contes pour inventer un "melting conte" ! Melting conte de Martine :             Il est 14h30 quand Jack ouvre la porte de la cuisine et fait trois pas dans le jardin. Le chant vif du ruisseau et les stridulations des insectes emplissent l'air. Jack ressent la chaleur de l'été. Un banc l'attend un peu plus loin dans l'allée, un coussin bleu et blanc, une toile bleue décolorée par le soleil en font une couche royale. Le civet de lapin se fait pesant sur l'estomac et l'idée d'une sieste s'impose sans qu'il ne s'en rende compte. Il câle sa tête sur le coussin et s'endort.             Voilà que le portail du jardin s'ouvre en grinçant doucement et qu'à la queue leu leu entrent les sept nains coachés par Blanche-neige. Elle a décidé de se venger de son Prince Charmant. Il a atte

19/02/2011 Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale

Nous emboîterons le pas à Boris Vian en déclinant les pires façons ou les plus farfelues ainsi que les plus belles, dont la mort pourrait nous frapper. Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale Ça sera par un soir horrible Clair, chaud, parfumé, sensuel Je mourrai d'un pourrissement De certaines cellules peu connues Je mourrai d'une jambe arrachée Par un rat géant jailli d'un trou géant Je mourrai de cent coupures Le ciel sera tombé sur moi Ça se brise comme une vitre lourde Je mourrai d'un éclat de voix Crevant mes oreilles Je mourrai de blessures sourdes Infligées à deux heures du matin Par des tueurs indécis et chauves Je mourrai sans m'apercevoir Que je meurs, je mourrai Enseveli sous les ruines sèches De mille mètres de coton écroulé Je mourrai noyé dans l'huile de vidange Foulé aux pieds par des bêtes indifférentes Et, juste après, par des bêtes différentes Je mourrai nu, ou vêtu de toile rouge Ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir Je

14/02/2011 En hommage à Andrée Chédid

Travail d’intertextualité à partir de ce poème d’Andrée Chédid que nous utiliserons en respectant l’infinitif et les segments. Le thème sera « La révolte des autocraties », en lien direct avec les évènements actuels en Tunisie et en Egypte, pays d’où était originaire Andrée Chédid. Saisir Recueillir le grain des heures Étreindre l’étincelle Ravir un paysage Absorber l’hiver avec le rire Dissoudre les noeuds du chagrin S’imprégner d’un visage Moissonner à voix basse Flamber pour un mot tendre Embrasser la ville et ses reflux Écouter l’océan en toutes choses Entendre les sierras du silence Transcrire la mémoire des miséricordieux Relire un poème qui avive Saisir chaque maillon d’amitié (Andrée Chédid) Texte de Monique A Andrée Une petite rue proche de la place Tahrir au Caire. Tout est calme mais, au loin, on peut embrasser la ville et ses reflux. Abdel est assis par terre, au pied d'une boutique éventrée. Un filet de sang coule de son cuir chevelu. Il

8/02/2011 Hommage à Edouard Glissant

Edouard Glissant qui prônait la créolisation nous ouvre la voix de l'intertextualité poétique. A partir du poème suivant, je vous propose des fragments choisis à insérer dans un poème en prose ou en rimes. Vous trouverez un titre et vous utiliserez la totalité ou une partie de ces fragments : Cri atone - tordre ton corps - le tambour lent des terres lèche le brasier - ce rien de sel à goût d’herbe brûlée dans la bouche et le vocable -   un ban de tribus      vents sagaies - mers et fureurs - forêts surprises   La maille du vent -  des herbages fument    famine dans ta verdeur - mots de nos sangs - marteler le temps cœur tressé de fer -   les jours crépus « J’entends l’an marteler sur tes pistes son cri atone   J’entends le tambour lent des terres qu’on dessouche entends   La terre dans la bouche et le vocable dessillé   Comme un ban de tribus qui vont rouvrir la guerre, et c’est   Le chaud du sel aux mains païennes d’adversaires.   Sens     L’ardue

31/01/2011 Ecriture en tirets

Vous ferez un usage exclusif du tiret d’édition dans le but d’atteindre un état suspendu de la phrase. Texte de Francine  Lueur – lumière – soleil – éclaboussure – brisure- meurtrissure – tiédeur – touffeur – chaleur – souffle – brise tiède – fenêtre ouverte – murmure – bruissure – réveil – douleur – lenteur – odeur aseptisée – bloc – vivante. Sur le sol – cassé – jouet désarticulé – désenchantée – triste – coupable – cachée sous le lit – envie d’uriner – peur – silence lourd – pesant – enfance martyrisée. Loin – survol – forêt mystérieuse – clairière dorée – chevreuil aux aguets – oiseaux mortifiés – chasseurs meurtriers – la vie qui s’effile – terreur. Tâter – déplier – découper – épingler – assembler – tissu mordoré – mannequin filiforme – draper langoureux - défilé. Les genoux – écorchés – vélo plié – dans le fossé – chute lourde – sang rougi – graviers collés – le pantalon – déchiré – larmes chaudes – colère de désespérée – honteuse – la rage de repartir – s’enf

25/01/2011 Ces mots qui ne font plus couler d'encre...

Pour cet atelier deux possibilités : 1/Ces mots tombés dans l’oubli seront le fils conducteur de notre texte. Texte improvisé, sans autre contrainte que de les utiliser. Car les mots, comme les êtres, naissent, vivent, meurent et tombent dans l’oubli. 2/Sinon, imaginez que ces mots puissent s’exprimer, que diraient-ils d’eux-mêmes, et de leur condition d’exclus ? Anachronisme bienvenu !! Mots obsolètes : (s’)écrapoutir  :   verbe d’origine poitevine, en usage jusqu’au 17e  siècle (s’)écraser, écrapoutir un insecte . L’auto s’écrapoutit dans l’arbre. (s’)accroupir. Elle s’écrapoutit dans un coin. Chape-chute   (n. f.) : bonne aubaine. Messer Loup ,attendait chape-chute à la porte (LA FONT., F., IV, 16). Je m’imagine pour moi que c’est quelque chercheur de chape-chute. Il est venu sans doute ici pour nous voler. Misonéisme  (n. m.) : haine de la nouveauté, du changement. Clabauder   (v. int.) : aboyer fréquemment sans raison : chien qui clabaude. Fig. et tran