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Affichage des articles du septembre, 2015

28/09/2015 Le portrait végétal

Dans " L'homme-Joie" de Christian Bobin, vous verrez apparaître à la manière d'une devinette, le portrait d'un végétal exécuté avec brio, un peu comme Francis Ponge quand il nous régale dans "Le parti pris des choses". UN PRINCE « Un prince à la chemise bouffante perlée d’or m’attendait dans la chambre. Je l’avais fait entrer puis je l’avais oublié. Il patientait près de la fenêtre. J’ai tout de suite vu en revenant vers lui qu’il ne m’en voulait pas de l’avoir oublié. Humble et fort il était de la race des bénisseurs. Son âme ensoleillée diffusait dans la pièce une odeur de sainteté à quoi, même les yeux fermés, j’aurais reconnu mon invité : une branche de mimosa. »  Christian BOBIN Il est capital de travailler chaque phrase de ce portrait, qui se voudra concis. Portraits végétal de SUZANNE : Danseur, il cachait sa grâce juvénile sous une cape. Il attendait que mon regard amoureux le découvre. A chaque fois il testait ma patience, mo

13/09/2015 Sépulveda ou l'art de l'essentiel

Souvent, les descriptions de paysage sont un moyen de mettre à l’épreuve notre capacité à écrire avec style. A démontrer notre talent littéraire tout en plongeant le lecteur dans un décor crédible et attirant. Incipit de « Le vieux qui lisait des romans d’amour » de Luis Sépulveda : « Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante, au-dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les bananiers rachitiques qui ornaient la façade de la mairie. » A partir de cet incipit vous détenez des clés indispensables pour écrire. Suivez l'itinéraire tracé par Sépulveda et votre imagination suivra ! Textes de SUZANNE : Texte 1 : Le ciel roulait furieusement ses galets. Les nuages pesants s’entrechoquaient, tourbillonnaient au-dessus de nos têtes, poussés par un vent déchaîné, qui venait se briser dans un mugissement, sur le phare au bout de la jetée. Par un temps pareil, les habitants de Penmach

19/07/2015 Poésie de l’À-PEU-PRÈS

I/ Poésie de  l’À-PEU-PRÈS, un genre à part... 1/ Soit vous prenez la suite de ce poème de JEAN COCTEAU : Odile rêve au bord de l’île Lorsqu’un crocodile surgit Odile a peur du crocodile Et, lui évitant un « ci-git » Le crocodile croque Odile Contrainte : employer les mots caïmans et alligator… et restez sur des vers octosyllabiques. 2/ Ou la suite de celui-ci, signé EDOUARD GUY : Lorsqu’il rencontre sur l’asphalte Une Manon qui lui sourit L’œil allumé Théo fait halte Théo… rit Contrainte : Vous devez  systématiquement boucler vos quatrains avec une homonymie sur Théo. EVELYNE : 1/ Jean Cocteau Attirés par les cris d’Odile Les sarrazins d’Alig le Grand Se mettent en rang comme des harengs Alig dit – Sus ! au crocodile ! Alig a tort – dit crocodile. Alligator et crocodile Au bord de l’île ont disparu Assaisonnés par tante Odile Cric, crac, croque un festin dodus …Caïman s’éloigne repus. 2/ Edouard Guy Lors