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Affichage des articles du mars, 2012

20/03/2012 La cantate des boîtes

Ce soir c'est poésie ! Pour les poètes du printemps c'est le moment de dégainer ses plus beaux arguments... Voici un extrait de la Cantate des boîtes, écrite avec brio par un Boris Vian, inspiré par le quotidien, le jazz et le burlesque : A l'astre de nos jours On dédie des tas d'odes Au dieu de nos amours Des tas de poésies Aux femmes de toujours On consacre la mode Et aux topinambours D'âpres monographies. Tout ça est bien injuste Tout ça me tarabuste Tout ça me rend très truste Car tout le monde oublie La chose capitale D’un intérêt majeur Qui commande nos vies Comme nos morts d'ailleurs Elément dominant De la civilisation moderne Instrument agissant Qui joue le rôle de lanterne Pour les chercheurs de toute espèce Perdus dans la ténèbre épaisse Depuis Platon jusqu'à Lucrèce Et de l'oncle jusqu'à la nièce En passant par les grands de Grèce Et par le boulevard Barbès Puisqu'il f

18/03/2012 "Impression Matriochka"

Dans les romans, les personnages sont comme des poupées russes... I/ Sur les traces de St John Perse... Evelyne Celle qui vous écoute et qui en une seconde fait de votre récit un film en technicolor, sur grand écran en trois dimensions. Celle qui voyageait dans les nuages d’adolescence, un piano sous les doigts. Tendre et doux comme un loukoum c’est celui qui vous invite au festin de la vie. Celui dont les yeux sombres vous mettent à nu, a le sourire qui vous parle du soleil de la vie. Celles qui partagent les fous rires, les plats délicieux, les cris du cœur et les interrogations. Ceux qui se retrouvent pour croire qu’ils vont refaire le monde. Celle qui sait qu’elle vient de l’autre côté de l’océan et qui rêve d’y retourner. Texte d'Evelyne : Sol, la, sol, la, sol, la, do… Ses doigts glissent. Noires, blanches, dièses. La lettre qu’elle écrit à Elise se déroule, s’arrête, reprend… les notes s’envolent. Elle prend une respiration et

06/03/2012 Exit les auxiliaires

Aujourd’hui le travail d’écriture consistera à n’employer ni le verbe être, ni le verbe avoir. Cela va radicalement changer votre façon de penser ! L’exercice est à la fois très contraignant et très libérateur. La difficulté majeure sera la fluidité du texte, on ne doit pas sentir que vous avez peiné pour le rédiger. Texte d'Anne-Sophie En tête-à-tête avec un prédateur Les lumières s’éteignent, enfoncée dans le fauteuil rouge, je plonge dans le film. L’homme apparait dans son plus simple appareil, bien bâti, il fait naître l’envie. Mes yeux s’arrondissent doucement, mes pupilles se dilatent. Il se passe quelque chose d’étrange, je retiens mon souffle, j’attends la suite. Il collectionne les femmes, il ne supporte pas le manque, la solitude. A chaque heure, il comble le vide avec méthode. J’observe ce mâle consommer du sexe comme un boulimique devant son assiette. Peu à peu il m’apparait fragile, dépendant et dominateur à la fois. Mais plus je le regarde, plus je me se

05/03/2012 Hypallage

Au tour des ateliers d'Uzès de se frotter aux Hypallages... Chantal s'est amusée à poursuivre les hypallages donnés en exemple : « Un vieil homme en or avec une montre en deuil » (Jacques Prévert )  reflétait dans un miroir aveugle, l’étincelle ternie d’une silhouette diaphane . Ils avançaient, à travers l’ombre, obscurs dans la nuit solitaire (Virgile)  émergeant soudain sur un plateau calcaire dans la clarté voilée d’une aube crépusculaire, délivrant du linceul leur âme enchâssée.   « Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire »(Lamartine) crevassant çà et là dans un délice extrême les mousses asséchées d’un été improbable « Trahissant la vertu sur un papier coupable » ( Boileau) immolant la décence d’un trait incandescent « Ce marchand accoudé sur son comptoir avide »(Hugo) reflétait dans un lustre fané, une figure vultueuse aux paupières fragiles, d’un rat amidonné   « Un vol noir de corbeaux s’envola au loin »(Zola) faseyant le regard