20/03/2012 La cantate des boîtes


Ce soir c'est poésie ! Pour les poètes du printemps c'est le moment de dégainer ses plus beaux arguments...

Voici un extrait de la Cantate des boîtes, écrite avec brio par un Boris Vian, inspiré par le quotidien, le jazz et le burlesque :




A l'astre de nos jours
On dédie des tas d'odes
Au dieu de nos amours
Des tas de poésies
Aux femmes de toujours
On consacre la mode
Et aux topinambours
D'âpres monographies.

Tout ça est bien injuste
Tout ça me tarabuste
Tout ça me rend très truste
Car tout le monde oublie
La chose capitale

D’un intérêt majeur
Qui commande nos vies
Comme nos morts d'ailleurs

Elément dominant
De la civilisation moderne
Instrument agissant
Qui joue le rôle de lanterne
Pour les chercheurs de toute espèce
Perdus dans la ténèbre épaisse
Depuis Platon jusqu'à Lucrèce
Et de l'oncle jusqu'à la nièce
En passant par les grands de Grèce
Et par le boulevard Barbès
Puisqu'il faut la nommer

Boîte que l'on exploite
Boîte large ou étroite et qui s'emboîte ou se déboîte
Boîte que l'on convoite
Boîte à gauche ou à droite
Garnie de sciure ou d'ouate…



Cantate des « cœurs » d'Anne-Sophie

Banal organe battant

Qui cogne au premier jour

Au creux d’un ventre portant

Haletant, frénétique,
Vibrant un certain temps
Par colère ou amour
Il se compte en printemps
A l’allure athlétique.

Certains l’ont rendu sourd
Certains le portent lourd
Certains l’ont plein d’amour
L’essentiel je le dis
C’est qu’il batte la vie.
Cœur d’enfant ou de grand
Cœur seul, serré, fermé
A contre ou cœur vaillant

Il reste dominant
Cœur défiant la raison
A fort tempérament
Mortes ou belles saisons
Fuyant la tiédeur
Evitant la torpeur
Attendant la lueur
Bats-toi, rebondis, cœur !
Que tu aies mal ou peur.




Cantate du couillu de Mistraline


ô ! Grand héros couillu !
Ta gloire s’est ternie,
Ta force dissolue
A tourné les talons
Ton temps est révolu.
Admire l’égérie,
Qui reprend le dessus.
Tu t’sens un peu couillon ?

La femme se libère,
Comme ça t’exaspère…
Et ça te désespère.
Tu la vois s’éloigner
La femme dévouée,
La femme de mérite,
Que tu as tant trompée
Et qui enfin te quitte !

Il y a les femmes de braise
Et les femmes de peu
Les femmes à leur aise
Les femmes de confiance
Et celles que tu baises
Assez mal, entre deux.

Il y a les femmes de caractères,
Les femmes de guerre
Les femmes de fer
Les femmes d’affaires
Celles qui ont le cœur meurtri
D’avoir été blessées
Te mettent au défi.

ô ! Grand héro couillu !
Mouche ton nez qui coule
Te voilà tout morvu.
Dépoussière ton âme,
Et ne perds pas de vu
Que ta vie en découle,
Car tout homme né nu
Des entrailles d’une femme.

Commentaires

  1. Bonjour ! Je suis animatrice d'atelier d'écriture, moi aussi. J'ai acheté, à mon conjoint, pour Noël un coffret, 100 chansons de Boris Vian. Écoutant la cantate des boîtes, j'ai eu idée, moi aussi, d'un atelier s'inspirant de cette chanson. Voici un lien : https://admin.over-blog.com/1063627/write/100459021

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

12/06/09 La fille d'acier

03/05/2011 Notes de chevet