12/06/09 La fille d'acier


Jacques Prévert, la fille d’acier, extrait de Paroles

Fille d'acier je n'aimais personne dans le monde

Je n'aimais personne sauf celui que j'aimais
Mon amant mon amant celui qui m'attirait
Maintenant tout a changé est-ce lui qui a cessé de m'aimer
Mon amant qui a cessé de m'attirer est-ce moi?
Je ne sais pas et puis qu'est-ce ça peut faire tout ça?
Maintenant je suis couchée sur la paille humide de l'amour
Toute seule avec tous les autres toute seule désespérée
Fille de fer-blanc fille rouillée
Ô mon amant mon amant mort ou vivant
Je veux que tu te rappelles autrefois
Mon amant celui qui m'aimait et que j'aimais



Texte de Ben


Trop tôt, à l’aube, elle s’arrache de la couche cotonneuse.
Elle marche, vêtue d’un rien de chemise,
Dans l’herbe humide d’iris et d’aurore.
Je la regarde
Elle est si belle, si bien, si comme elle est, si comme je l’aime.
Je la regarde
Et n’ose plus bouger.
Son harmonie est claire, folle, calme.
Seule, elle est.
Seule, elle m’ignore.
Seule, elle me sourit.
Seule, elle a tourné la page de mes mélodies
Exclut, reclus
Ne voit-elle pas mon côté clair qui succombe ?
J’encombre
Avec mon corps détraqué par ce sentiment de non-respect.
De moi. De nous.
De notre entière relation.
Elle rit.
Elle ne comprend pas
Je laisse sur l’oreiller
Quelques frustrations de larmes.
Je me lève et j’ai mal.
Le poids de son ignorance pèse sur mon dos.




Texte de Véronique Aguilar

J’ai pris mon glaive
J’ai pris mon armure
J’ai obéi à l’ordre suprême
Libérer Orléans

Je me souviens de l’épée
Qu’il m’avait donné
Mon amant des champs
Lorsqu’enfant j’allais m’allonger
Dans l’herbe pour mieux le voir
Pour mieux l’aimer

Ce jour-là, il était là
Et il m’avait laissé l’épée
Je l’ai prise, éperdue, folle
J’ai couru à l’abri dans notre maison
L’ennemie était partout
De peur je me suis cachée
Et mon acier a transpercé
Avec la force de mon fiancé
Le ventre enflé de ce guerrier
Qui pénis à l’air baisait ma mère

Puis, sa voix est devenue suave et douce et il m’a dit « Va Jeanne, Va ! J’ai besoin de toi. Monte une armée, et présente toi au roi.»
Je ne sais plus comment tout ceci a été fait… mais me voilà Seigneur là devant toi, enfermée dans une tour, au matin tes serviteurs vont allumer le feu qui va me consumer
Ô mon Amour pourquoi tant de sang ?
Pourquoi tant de haine ?
Tu sais bien que je suis tienne
Fais que mon armure et mon glaive
Ne t’ais pas servi en vain
Et que si demain
Ils décident de me faire mourir de la sorte
Fais, je t’en conjure
Que je sois dans tes bras
Avant que leurs flammes lèchent mes pieds.

Délivre-moi cette vie
Détourne de ma bouche cette coupe amère
Mon amour, toi pour qui j'ai reconquis
La Gaule, délivre moi de mon armure
Appelle-moi près de toi
S’il te plait délivre ta servante,
Prends ton amante dans tes bras
Et emmène –moi où il fait si doux
Où plus jamais je ne combattrai
Donne-moi la liberté que j’ai rendu à ton peuple
Mon amour s’il te plait, je t’en prie délivre moi
Avant qu’ils n’ouvrent la porte de la géôle où ils m’ont détenue, s’il te plait…


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