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Affichage des articles du novembre, 2009

24/11/09 HIATUS

Nous écrivons, ici, d'après un titre de John Fante : Demande à la poussière. Nous appliquerons la règle du hiatus, qui veut que l'on répète en début de phrase le son de la dernière syllabe du mot qui clôture la phrase précédente. Texte de Mistraline Demande à la poussière Hier et aujourd’hui sont contenus dans un grain de résidus, Duquel s’échappent les effluves d’un temps résolument âcre. Crevasses et failles apparaissent signant la trace du temps, Tangibles signes des années qui s’effritent comme la pierre, Renouant inlassablement avec les fondements vitaux. Torrent de vie, source intarissable qui nourrit nos cœurs, Heureux ou malheureux, le requiem se fait en Terre. Requête d’une terrienne à la poussière mère, la grande déesse : Est-ce le ciel qui nous veille et la pluie qui nous berce ? Serait ce une larme de vie qui a coulé ? Légère comme un souffle d’ange… Genoux à terre, je m’incline du ciel au sol. Olives et feuilles jonchent le pied d’un arbre centenaire, Airain d’un

16/11/09 Harmonie imitative

« Tous les enfants savent ce qu’ils ne devraient pas, ce que les adultes leur cachent, ce qui fait le plus mal. Ils savent d’instinct ce qu’est la mort, ils lèvent la tête et flairent le pire, les mauvais secrets, les cœurs pervers. Mais ils ne savent pas comment s’en protéger. » En conservant ce thème du secret vous emploierez l’écho sonore comme figure de mots. C’est une répétition sonore qui relie musicalement deux groupes de mots, deux hémistiches, deux membres de phrase… Exemple : « Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés, qui font se fondrent en pleurs les cœurs ensorcelés. » Charles Baudelaire, « Ciel brouillé » Texte de Jeanne NB : Le narrateur est aveugle, et a donc développé ses autres sens. C'est à travers ceux-ci qu'il "voit" le monde. Il crée sa propre vision intérieur suivant ses humeurs et ce qui le touche. Ainsi libre, c'est son secret. Le Monsieur est complice de son regard éteint. Tous devraient complimenter notre com

16/11/09 PROSOPOPEE

Nous écrivons à la suite de Simonetta Greggio dans COL DE L'ANGE, en conservant la prosopopée comme ligne d'écriture. La prosopopée est une figure de pensée qui concerne directement le discours : Il s’agit de faire parler ou agir une personne absente, un objet ou une chose personnifiée. On rend présent ce qui est absent. Il faut choisir parmi ses trois phrases, une phrase inductrice, qui sera l'incipit de notre texte: Il ne me reste rien, que des nerfs à vifs et l’avidité d’un souffle qui s’épuise. Je ne suis qu’une ombre claire, un pli d’air sombre. Je mesure ma béatitude à l’aune de ce que je connais. Texte de M Je ne suis qu’une ombre claire, un pli d’air sombre. Ma mémoire s’efface depuis que je suis là. Des pans entiers de mon histoire se désagrègent dans ce lieu sans mémoire où ma mémoire est partie. Dans cet endroit où je ne peux pas me rendre en tant que moi malgré mes efforts désespérés, malgré moi. Quand enfin sans espérance j’accepte mon absence et me laisse par

02/11/09 ALONA KHIMI, Lily la tigresse.

Petit cadavre exquis pour des textes tout en rondeur ! En nous inspirant d'une phrase clé du roman d'Alona Khimi, nous avons écrit les textes suivants à quatre mains. INCIPIT : « Suant et transpirant, lâchant même de petits pets d’effort, j’avance en me tordant les pieds sur mes plateformes. 112 kilogrammes de femme. » Texte de Jeanne Mon regard se tourne vers mes pas effacés, juste l’instant d’un indifférent murmure de vague avortée par le rivage. Derrière mes fesses enflammées de duchesse en fugue, il n’y a personne. Pas une vie sur le sable imbibé qui chaque seconde apaise sa soif. Seulement le souffle des vas et viens, des vagues qui jouissent sur la plage et que j’esquive comme je peux depuis des hauteurs qui ne me sont pas encore familières. Et merde ! Pourquoi porter de telles échasses, quand jamais encore on a franchi le seuil du mètre soixante-dix ? Me voilà : je suis un flamant rose obèse et solitaire, échoué face à l’infini de l’océan, écrasé sous la cendre d’une vo

02/11/09 CADAVRE EXQUIS

Pour s'essayer à l'écriture à plusieurs mains rien de tel que le cadavre exquis ! Prenons un texte X, poursuivons-le pendant dix minutes, passons notre feuille à notre voisin et continuons le récit d'un autre... Texte X :« Incontestablement quelque chose me tourment aujourd’hui. Une tension aux contours imprécis se promène dans mon corps comme une drogue qu’on m’aurait subrepticement injectée. Tout à coup comme ça, en plein mois d’avril, le ciel est devenu gris et nuageux. Au bout de quelques minutes il s’est carrément brisé sur les rues de Tel-Aviv en une averse tiède, tardive, tel un invité paumé débarquant après la fête. J’ai levé la tête vers ce ciel pâteux et laissé la chaude pluie poussiéreuse me laver et mouiller mes vêtements. Tandis que j’étais comme ça debout, une espèce d’angoisse s’est insinuée en moi, l’intuition qu’il allait se passer quelque chose… » Alona Khimi, Lily la tigresse Textes à trois voix : L’eau coulait de mes cheveux, glissait sur les plumes de