16/11/09 Harmonie imitative

« Tous les enfants savent ce qu’ils ne devraient pas, ce que les adultes leur cachent, ce qui fait le plus mal. Ils savent d’instinct ce qu’est la mort, ils lèvent la tête et flairent le pire, les mauvais secrets, les cœurs pervers. Mais ils ne savent pas comment s’en protéger. »

En conservant ce thème du secret vous emploierez l’écho sonore comme figure de mots.
C’est une répétition sonore qui relie musicalement deux groupes de mots, deux hémistiches, deux membres de phrase…

Exemple :

« Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
qui font se fondrent en pleurs les cœurs ensorcelés. »

Charles Baudelaire, « Ciel brouillé »



Texte de Jeanne

NB : Le narrateur est aveugle, et a donc développé ses autres sens. C'est à travers ceux-ci qu'il "voit" le monde. Il crée sa propre vision intérieur suivant ses humeurs et ce qui le touche. Ainsi libre, c'est son secret. Le Monsieur est complice de son regard éteint.
Tous devraient complimenter notre complicité mais nulle existence n’exige de voir ce qu’elle ne peut imaginer. C’est dommage, d’être ainsi né : borné.
Moi, je n’ai pas de bornes. Mon œil ne s’orne de rien. Pas de limites à l’horizon, pas de champs de mire, de démarcations ; j’imite les rires dans mes visions. Chimérique et artistique par mes soins de fantaisiste, mon univers m’enivre de son atmosphère de verre uniforme - multiforme. Savamment il s’amuse à leurrer mes sens. Mes yeux, ma muse !
Car mes yeux aliénés sont mes alliés. Kaléidoscope de mes humeurs, ma vue se mue au fil des heures. Saveurs acariâtres, sauvages caresses, odeurs d’allégresse, murmure d’un secret. Je déguise, prunelle close, à ma guise. Belles sont les chaleurs de vos vies qui chatoient sur l’infini de mon iris blanc. A ma façon, je vous vois. Je vous vouvoie, bien que je côtoie chaque fois vos tiédeurs nues dans les avenues de ma gigantesque imagination.
Notre secret à nous s’est créé comme un désir sans âge. Incapable de voir, je choisi de partir. Un voyage ! Suivant mon inspiration, j’admire un monde mirobolant ; tout en conspirant avec Evanescence - mon deuxième sens.

Des tambours de houle palpitent en moi ! Désormais, derrière mon regard blafard, il y a la mer. Moite , froide paria des terres amères, perles errantes hantant mes artères endormies, rugissantes dames assoiffées de pluies.

Je suis aveugle, tel est mon aveu. C’est pourquoi la mer, la mienne, ne sera jamais bleue.




Texte de Mistraline
Des secrets, il y en a pleins les greniers, ils errent dans les lieux désertés et créent des manigances sévères autour des secrets infantiles, inventés et confits d’explications futiles.
Entre le père noël sénile et la petite souris diabolique, la rationalité s’exile vers des recoins pratiques.
Des secrets lugubres que d’aucun n’élucubre car chacun spécule et croit voir la Dame blanche qui hulule les soirs de pleine lune…
C’est la rengaine du mythomane, du rêveur opiomane qui enchaîne les balivernes sans le talent de Jules Verne.
Il y a les secrets oubliés, ceux qu’on a verrouillé avec un cadenas d’acier mais auxquels nous sommes liés par la rouille du temps que rien ne peut enrayer.
L’homme aime le secret, l’obscur, l’irrévélé…
L’homme aime palpiter, être sûr de rêver.
Alors il invente des inepties qui le ravissent et lui font croire à un ailleurs inabyssal.
Un éden pour les braves et les pieux, ceux qui ont la bonne bedaine, quelques restes de baves et qui croient au bon Dieu.
Ceux qui ont cru au secret révélé, à la parole divine…

Pauvres cruches avérées au rôle qu'on devine.





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

12/06/09 La fille d'acier

03/05/2011 Notes de chevet