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Affichage des articles du février, 2010

22/02/10 Cadavre exquis à la mode de chez nous

Voilà un exercice auquel nous aimons particulièrement nous adonner. Chacun a composé un incipit en utilisant toutes les lettres de l'alphabet, avant de passer sa feuille à son voisin de gauche. Celui-ci donne une suite à cette première phrase durant huit minutes et passe à nouveau sa feuille à la personne qui se trouve à sa gauche, tandis qu'il reçoit celle de son voisin de droite... Vous me suivez ? Texte remanié par Ben Cow-boy, jazzman ; moi effrayé par la scène, vivais, unique et déchu, le grand whisky. Toujours le nez fourré dans un flacon de Jack Daniel’s, toujours une fiole à portée de main. Toujours dépendant à ce poison ambré, ce tord-boyaux. Et encore si conscient de cette déchéance. J’étais devenu une loque, imbibée comme une éponge de comptoir. Où étaient restées mes tripes ? Et mon souffle, où était-il allé ? Aspiré par les ténèbres de ma peur ? Je ne sais pas… Ce soir, je hurle ; je hurle comme les coyotes dans une nuit de décadence. Ma mort. Une lente et silencie

22/02/10 LA RONDE DES LETTRES

Imaginez une ballade énigmatico-poétique au pays des lettres. Il ne vous reste plus qu'à trouver quelle lettre est mise en scène... Exemples : « J’apparais à la fin de l’automne, au cœur des mers et des océans. On me voit aussi dans le ciel, et deux fois en un siècle. Je suis la lettre E.» « Je jaillis d’un murmure et m’éteins dans un souffle : je suis l’âme de l’amour, je traverse l’aimé, c’est pourquoi il suffit de dire « aime », pour me révéler. » Bien sûr, je suis la lettre M. Texte de Mistraline On me dit grossier, parfois imposant, Je suis à l’image de votre séant ! Je peux être bulle de savon, ballon… Où bien ronde exclamation. Dire que les dés sont jetés Suffit à me dévoiler. Ecrire un roman sans que j’apparaisse Semblait impossible. Lisez donc « La disparition » de Georges Perec, Jamais je n’y apparais. On me hèle à tire d’ailes, moi qui suis droit comme un i, Je suis sa consonne à elle, car c’est moi qui la fais belle ! Je t

16/02/10 Gratinée, la pomme de terre !!

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Disons que l'on peut écrire à partir de tout et de rien. L'exercice d'aujourd'hui en est l'illustration parfaite. Prenez une liste d'une dizaine de mots biscornus comme des noms d'anciennes variétés de pomme de Terre et laissez filer votre imagination vers un récit improvisé mais pas improbable! Texte d' Anne-Sophie Je m'appelle Marie, Marie- Charlotte , mais bon je ne précise pas mon second prénom car il me semble trop chichi pompon, en décalage avec la couleur de ma peau et mes origines. D'ailleurs je préfère largement, et de loin, mon sobriquet, Négresse patraque car je suis souvent fatiguée ou malade, bref une fille qui a pas vraiment la frite ! Je travaille pour un créateur espagnol depuis une dizaine d'années, Tochareña . Tochareña est tellement guindé, typé british qu'il est secrètement prénommé king Edouard . Très tatillon en vue de sa nouvelle collection, il avait décidé de faire un tour du monde et d'y trouver lui même ses

02/02/10 Voyage dans la Nuit

Homonymie Embarquement immédiat pour un voyage au bout de la nuit. Les homonymes guideront le fil ténu de l'inspiration, à la suite de cet incipit : « Quelques gouttes de lait chinent le noir de gris ; ici les fleurs de l'ombre goûtent aux mille et un ennuis. » Texte d' Anne-Sophie Alors que le rose pâle et vif des belles de nuit éclate dans ce noir qui nuit aux couleurs, les belles roses attendent en vain la proche lueur de l’aurore. Des éclats de voix sombrent soudain dans une pleine et sombre nuit , où seule la voie lactée guide les peuples de l’ombre, éclairé par la douceur de la lune, mère sans vie, vide de mer et d’océan, vie de poussière. Longues heures nocturnes, silence mélangé aux bruits feutrés succèdent aux courtes journées d’hiver engoncées dans leur pull feutré . Nature en sommeil profond, lentement les heures s’égrènent , rien ne pousse ni grandit, un rien de vie s’anime ni même ces graines ne prennent racine, tant qu’à pas de fourmi les jours ne s

09/02/10 Le Baiser

Bientôt la Saint Valentin... Libellé du jour : le baiser ! Sur les traces de Verlaine... du moins pour la forme ! Extrait: J'ai peur d'un baiser comme d'une abeille. Je souffre et je veille Sans me reposer : J'ai peur d'un baiser ! C'est Saint-Valentin ! Je dois et je n'ose Lui dire au matin... La terrible chose Que Saint-Valentin ! Romance sans parole, 1874 Texte de Ben Tourne et tourne et vole calmement Effrayante et fascinante lame de fond Câlineuse caresse ! Vibrez bafonds ! Volute volupté déjà acclamant Tourne et tourne et vole calmement Rappelons-nous nos figures riantes Romance redondante, mielleuse Mes rancunes mêmes en deviennent houleuses Séchez vos colériques larmes priantes Rappelons-nous de nos figures riantes Baiser, vous êtes comme on vous dit Nul besoin de fard, juste de vécu Monnaie de l’amour, un fier et bel écu Intemporel geste, rêvé et ourdi Baiser… Vous êtes bien comme on vous dit En ce baiser, j’ai peur de me biaiser C’est beau, bien qu

09/02/10 Il Bacio

Verlaine nous a ouvert la voie pour cet exercice... Nous nous sommes inspirés des deux extraits ci-dessous pour écrire à notre tour, le baiser. Il bacio Baiser ! rose trémière au jardin des caresses ! Vif accompagnement sur le clavier des dents Des doux refrains qu’Amour chante en les cœurs ardents Avec sa voix d’archange aux langueurs charmeresses! Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser ! Volupté nonpareille, ivresse inénarrable ! Salut ! L’homme penché sur ta coupe adorable, S’y grise d’un bonheur qu’il ne sait épuiser. Poèmes saturniens, 1866 J’ai peur d’un baiser Comme d’une abeille. Je souffre et je veille Sans me reposer : J’ai peur d’un baiser ! Romance sans parole, 1874 Texte de Merciel Comme tes baisers sont doux ma mie, Tes lèvres chaudes et ta langue vermeille Sur mon désir accru font merveille Oublions ton vieux barbon honni Viens au fond du vallon Là ou coule la source du pécher Contentons l’envie de nous embrasser Et voyons si viens Cupidon. Mon baiser léger comme un pa