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Affichage des articles du octobre, 2009

27/10/09 IKEBUKURO

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Mystère Nippon pour ébaucher un délicat polar ! Texte de Mistraline La nappe écrue avait la douceur de la peau sans doute à force d’être tannée par les machines à repasser, à moins qu’elle ne soit réellement en peau. Rien ne pouvait m’étonner venant d’un endroit aussi peu conforme à la norme des restos habituels où je déjeunais à la va vite dans un tohu-bohu bon enfant, ou n’importe qu’elle chatte aurait égaré ses petits le temps du sacro saint coup de feu de midi. Ici, un calme funéraire régnait jusque dans les ronds de serviettes. Les serveurs glissaient sur le sol et leurs squelettes raides comme des barbelés se pliaient sans souplesse en servant le vin, tels des soldats de plombs à qui on aurait donné vie le temps d’un service dans un cinq étoiles. Face à moi, Magobei, buste de marbre blanc, livrait le spectacle d’une femme aux traits secrets, impénétrables. Aucune trace pour révéler la griffe de la colère ou les sillons de la joie, rien n’était écrit sur le parchemin de ce vi

19/10/09 Fabrique de littérature

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Pour cet exercice, les jeunes s'attaquent à la même consigne que les adultes ! J'ai sélectionné une phrase composée de cinquante-huit mots. ces mots leur ont servi a créer l'incipit d'un texte, dont vous pouvez découvrir la teneur ci-dessous : Texte de Jeanne Ansedonia, seule, limpide encore Fond la ligne obscure D’un sourire éclatant : Sur l’île, gauche et lointain, Piombino dresse le soleil Au dessus des nuages amers, Dessine la mer, Et au large sépare son dôme du ciel. Le jour est là. Et chaque matin, Ansedonia se lève pour lui. Pour le jour qui ne se lasse de naître, à la fois nourrisson et vieillard. Pour l’aube. Pour Piombino. Piombino qu’elle observe au loin, assise sur la mousse tiède. Piombino, le chasseur d’ombre, le gaillard aux rayons. Il joue de ses grandes jambes dansantes en sifflant les débris encore brûlants de sa nuit guinguette, et, toujours à l’heure, installe l’échelle tout contre le pan étoilé qui domine la mer endormie dans son manteau de nuage

19/10/09 Robin Cook

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A partir d'une phrase choisi avec soin dans ce livre de Robin Cook, nous abordons de façon détournée, l'intertextualité. Phrase source : « Le dôme du ciel est encore limpide et le soleil éclatant, mais des armées de nuages s’amassent sur une seule ligne au dessus de la mer qui dessine comme un sourire, amer et lointain, au fond du large golfe qui sépare Ansedonia de Piombino, et au milieu duquel se dresse la masse obscure et gauche de l’île d’Elbe. » Texte de Mistraline « A gauche de la ligne du ciel éclatant, s’amassent des nuages au sourire lointain. Au fond, la masse est encore seule mais une armée obscure sépare la limpide Ansedonia, de l’amer Piombino ; au milieu le soleil, et au large, la mer dessine comme un dôme qui se dresse au dessus du golfe : l’île d’Elbe. » Divagation ou balbutiements séniles, les mots du vieux Bino glissaient de sa bouche dans un flot de paroles embourbées au débit crachotant. Il ânonnait voûté sur son fauteuil en skaï, de multiples récits ve

05/10/09 Après le tremblement

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Inventer l'après Texte de M LUNDI APRES LE TREMBLEMENT « Il n’y avait pas de neige fraiche dans les rues. Seul des vieux blocs durcis et sales s’étaient empiles de deux cotés de rues tels des mots tombés en désuétude » Des trainées boueuses sillonnaient les ruelles, passaient sur les décombres, coulaient dans les flaques d’eau glacée. Dans le quartier coréen les portes des bars étaient fermées, les murs fendus, les chaussées défoncées n’attiraient pas le client. Les filles qui faisaient le tapin se chauffaient les mains et les fesses autour d’un brasier allumé sur la place. Les petites constructions appuyées les unes contre les autres tenaient à peine, à l’angle de la Rue des marins et du Boulevard du Port des gros madriers renforçaient tout un pâté de maisons. Tout était silencieux, des gens arpentaient les ruines avec douceur, déplaçaient les débris amoureusement guettant le moindre souffle annonciateur de vie. Pas d’éclat, pas de coup ni fracas qui puisse déstabiliser ce qui é