19/10/09 Robin Cook


A partir d'une phrase choisi avec soin dans ce livre de Robin Cook, nous abordons de façon détournée, l'intertextualité.
Phrase source :
« Le dôme du ciel est encore limpide et le soleil éclatant, mais des armées de nuages s’amassent sur une seule ligne au dessus de la mer qui dessine comme un sourire, amer et lointain, au fond du large golfe qui sépare Ansedonia de Piombino, et au milieu duquel se dresse la masse obscure et gauche de l’île d’Elbe. »
Texte de Mistraline
« A gauche de la ligne du ciel éclatant, s’amassent des nuages au sourire lointain.
Au fond, la masse est encore seule mais une armée obscure sépare la limpide Ansedonia, de l’amer Piombino ; au milieu le soleil, et au large, la mer dessine comme un dôme qui se dresse au dessus du golfe : l’île d’Elbe. »

Divagation ou balbutiements séniles, les mots du vieux Bino glissaient de sa bouche dans un flot de paroles embourbées au débit crachotant. Il ânonnait voûté sur son fauteuil en skaï, de multiples récits venus du fin fond de son coeur.

« Donia, dessine un sourire sur tes lèvres, le soleil reviendra juste pour le voir.»

Donia était l’héroïne de toute sa nostalgie. Elle avait été sa seule ligne d’horizon, son unique point de mire, la seule que ses yeux aient daignés regarder. Il n’avait plus en tête que ses sourires, la vie l’ayant privé de son rayon d’amour, de sa lumière limpide. Il avait cessé de pleurer et son chagrin d’alors c’était changé en grain de poussière folle qui s’était immiscée dans les rouages de l’esprit déréglant la machine, pour le salut de l’âme.
Non pas qu’il était fou mais juste déréglé.
Hélas, on ne remonte pas un homme comme une mécanique d’horloge, tant pis pour le tic tac perdu, maintenant place aux tocs et aux phobies.

« Le ciel éclate, je vois la mer monter, le golfe s’agiter, et l’île se dresser comme une armée obscure. Je vois l’eau qui s’avance tel un mur qui bourdonne, j’entends le cri des vagues et je cherche Donia.»

Il la cherche c’est bien vrai, dans les tristes recoins de sa mémoire érodée, il cherche sa Donia, il voudrait la serrer, il voudrait la sentir et puis pouvoir l’aimer. Dans un recoin plus sombre que les autres, se cache la tragédie où jamais le vieux Bino ne met son nez, il reste en plein soleil avec Donia rieuse et ingénue. De toute son énergie il redonne la vie au désespoir, il lutte pour ne jamais sombrer ; ne jamais s’égarer dans l’ombre d’un passé funeste.

« Donia, tu sens la mer, tes baisers sont salés, dis-moi un peu quelle eau a vu ton corps jaillir des remous palpitants. »

Aucune eau n’a jamais rendu au vieux Bino le corps de sa Donia, son sourire, sa tendresse et ses bras.

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