27/10/09 IKEBUKURO

Mystère Nippon pour ébaucher un délicat polar ! Texte de Mistraline La nappe écrue avait la douceur de la peau sans doute à force d’être tannée par les machines à repasser, à moins qu’elle ne soit réellement en peau. Rien ne pouvait m’étonner venant d’un endroit aussi peu conforme à la norme des restos habituels où je déjeunais à la va vite dans un tohu-bohu bon enfant, ou n’importe qu’elle chatte aurait égaré ses petits le temps du sacro saint coup de feu de midi. Ici, un calme funéraire régnait jusque dans les ronds de serviettes. Les serveurs glissaient sur le sol et leurs squelettes raides comme des barbelés se pliaient sans souplesse en servant le vin, tels des soldats de plombs à qui on aurait donné vie le temps d’un service dans un cinq étoiles. Face à moi, Magobei, buste de marbre blanc, livrait le spectacle d’une femme aux traits secrets, impénétrables. Aucune trace pour révéler la griffe de la colère ou les sillons de la joie, rien n’était écrit sur le parchemin de ce vi...