26/10/2015 Pourquoi écrire ?

Complétez ces trois phrases "tremplin" pour répondre à cette question clé !


 J’écris parce que ma main souffre de cette agitation...

J’écris parce que la vie...

J’écris parce que les mots sont des sirènes tentatrices...


C'est vous qui choisissez l'ordre dans lequel apparaîtront vos phrases.




Texte d'IR
J’ai rencontré l’écriture parce que la vie était trop bruyante, ce bruit m’avait rendue muette. J’avais tu les mots pour pouvoir rester digne.
Je ne comprenais plus le sens des mots, je ne trouvais plus le fil pour défaire mon histoire et retrouver le bon sens.
Au début de cette rencontre je me suis jetée dans l’aplat pour y laisser le rance, la trace, le secret. Cette écriture était illisible, intime, indigeste, mais elle me gardait vivante.
Chaque page me déshabillait de la souffrance, chaque ligne allégeait mon cœur lourd.
Je trouvais un espace propre à chaque point final d’un feuillet de mes manques. Je maniais l’injure, le mot comme une vis. Je serrais. Je serrais mon verbe jusqu’au dernier souffle et enfin mon corps s’autorisait à prendre l’air qui lui était dû.
J’ai écrit jusqu’à ce que mon encre soit claire.

Puis j’ai continué à écrire parce que ma main souffrait de l’agitation griffonnante et de ce virus je n’ai plus pu me défaire.
Je tâtonnais, je vrillais les mots, je prenais, je jetais, je voulais des formes, du style… de l’écrit tordu par la contrainte, de la tournure sans fond, de la gymnastique de mots, des découvertes, des étapes, des portes que j’ai poussées, des couloirs où je me suis retrouvée claustrophobe, des dégoûts, des paris dangereux ; dangereux, parce que j’écrivais parfois en oubliant d’y mettre une virgule d’âme. La contrainte me perdait le cœur. Tous mes sens dans le labyrinthe obscur  du doute.
Voyage initiatique qui m’a pourtant faite libre.

Libre de suivre les sirènes tentatrices des mots. Libre de réussir parfois, de me tromper avec jeu, de danser l’écriture comme une valse.
Aujourd’hui je transforme ma douleur en plage de sable et mes plaisirs en vers insolites.
Je pose enfin les mots à ma vraie place.



Texte de MISTRALINE
J’écris parce que la vie est trop bruyante.

L’écriture est la source où s’abreuvent ceux qui ont connu des soifs à dessécher le cœur.


Dans l’enchevêtrement de lettres, je trouve la lumière, je délie les nœuds qui me sanglent, je trace un lien qui me raccorde au monde.

J’écris parce que ma main souffre de cette agitation constante qui consiste à tracer des symboles.


Je plonge dans le bleu de l’encre et je dilue l’ombre sombre d’un passé mal conjugué.


Je cède au chant des mots, je succombe à leur charme.


J’écris parce que les mots sont des sirènes tentatrices qui m’attirent dans leurs sillages enchanteurs.

L’écriture est silence… elle m’offre un royaume à l’abri du monde.




Texte de SUZANNE
J’écris parce que la vie m’entraîne dans une valse à mille tours, un tourbillon endiablé. Après cette ivresse acceptée mais subie, une pause fréquente m’est nécessaire pour retrouver mes esprits, reprendre ma vie en main, aller sur un chemin choisi, mon chemin, à la rencontre de mon moi profond.

Le silence généré par l’écriture, étouffe sous ses mots, les bruits environnants. Plus rien ne compte que ces mots qui me viennent spontanément et cette main libératrice qui les couche sur le papier. Aussitôt mon corps se détend, mes épaules se relâchent. Ces mots qui étaient enfouis tout au fond de moi, dont j’avais la garde sans le savoir, ces mots de haine, ces cris muets, desserrent l’étreinte de mon cœur, pour laisser la place à un calme serein, ou à une joie soudaine qui me saisit toute entière. Libérée  des contraintes  de toutes sortes, je me sens enfin vivante. J’habite alors mon corps.

Je ressens parfois l’appel des sirènes tentatrices : écrire, ne plus m’arrêter d’aligner des mots, des mots sans  suite, des mots consolateurs des maux subis, des mots doux et parfumés de liberté, des mots que je voudrais garder pour moi mais qui m’échappent, des mots que je relis avec bienveillance, des mots que j’aime partager.

Dans ces moments-là, je n’ai plus aucune notion du temps, je suis sur une autre planète, esclave de mes mots. Ma main finit par souffrir de cette agitation, mon corps jusque-là détendu, se crispe sous cette demande instante d’écrire. Au bout d’un certain temps de cette tyrannie, je finis par m’arrêter.


Qu’est devenu mon plaisir d’écrire ?





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

12/06/09 La fille d'acier

03/05/2011 Notes de chevet