19/10/2014 Cultiver le BONHEUR

Nous devrions tous apprendre à trouver le bonheur en chaque chose...


1/ Pour ce faire, vous pouvez vous amuser à  répondre aux anagrammes suivantes :


Les éditions Flammarion, l’arôme des mots à l’infini

La crise économique, le scénario comique

Charles Baudelaire : le labeur de sa chair

Et les particules élémentaires tissèrent l’espace et la lumière

La sainte vierge, visage inaltéré

Les liaisons dangereuses, les ailes sanguines d’Eros


Fragments d'Evelyne :

A la même table, chaque matin, il s’installait avec ses outils favoris : page blanche et crayons de couleur. Maintenant il s’installe à la table de son bonheur : les éditions Flammarion ont accepté son synopsis. Depuis, chaque matin, à l’aube d’une journée nouvelle, il respire l’arôme des mots à l’infini.


A la hausse ! A la baisse ! Vendu !
Un centième de seconde à la city. Le bonheur est éphémère pris au piège des écrans d’ordinateurs. Jouissance des boursicoteurs, démiurges insatiables.


Dépecer, ciseler, étirer.
Découper les mots comme une peau. Labourer les profondeurs, toujours y revenir.
Une nuit, elle jaillit – l’inspiration – bonheur du poète.


Vibrations, longueurs d’ondes.
Les chauffer, les apprivoiser, les faire mijoter, laisser macérer…
Déguster ce bonheur fugace où l’on se sent poussière d’étoiles.


Dans la fraîcheur de l’église, petit fille maigrelette, elle s’avance d’un pas hésitant. Sa jupe blanche et sage lui offre sa corolle. Son cœur fait un bond. Au dessus de la vierge elle le voit le halo bleu et blanc. A genoux elle remercie pour cet instant d’éternel bonheur.


Eros se connecte sur skype : effet de présence du bonheur ? Tente-t-il de mettre à distance les liaisons dangereuses ou se prépare-t-il à boire la coupe rouge du désir ?


Fragments de Joelle :


Le plancher craque en millier de bruits sinistres. Elle me tient la main et déjà me raconte sa journée, les poules, les lapins, l'herbe qu'elle est allée ramasser au bord des champs, ou encore son enfance. Je l'écoute, heureuse de pouvoir dormir dans son lit. Elle a tout prévu, la bouteille d'eau chaude qui réchauffe les draps humides et les pieds gelés, et ma chemise de nuit en pilou.
Elle lit tranquillement son roman ses lunettes sur le nez. Je suis sage, elle l'exige si non je ne viendrai plus.
Peu à peu de petits ronflements éveillent le silence, les lunettes glissent, le livre doucement retombe sur sa poitrine, elle s'est endormie. Moi, sagement, les mains croisées sur le drap, je ne bouge pas de peur de la réveiller, de peur que mamée ne veuille plus de moi.
Un sursaut, son bras s'étend vers la poire d'éclairage.
- "Bonne nuit ma chérie"
- "Bonne nuit mamée".

v   
J'ai quatorze ans . Désherber les carottes et cueillir les fraises, c'est terrible pour le dos et les reins, mais tant pis, je veux réaliser mon rêve, avoir enfin mon transistor. Il est magnifique, juste la bonne taille, juste la bonne couleur, je le lorgne depuis des mois dans la boutique du disquaire.
Pouvoir enfin écouter "Salut les copains" jetée en travers du lit en refaisant le monde avec Liliane.

v   
Dix huit ans déjà. Je découvre la liberté dans une grande ville, chambre d'étudiant, premiers talons hauts, premier maquillage, première cigarette. Mai 68, discours échauffés, sorties en bande dans les faubourgs. Je me sens importante, j'ai l'impression d'avoir des idées, à vrai dire pas toujours les miennes. Je suis heureuse, je fais partie d'un groupe. Je mène la vie dissolue d'une jeune fille sage.

v   
Elle a quatre ans, je l'amène se coucher.
-"Mamie, tu me lis une histoire?"
-" Mamie, tu fais dodo avec moi?"

Je m'allonge près d'elle et lui raconte une histoire. La boucle est bouclée. Moment bonheur.




2/ Les sensations du bonheur


Sensations d'Evelyne :

On joue au métro ? la phrase magique ! en deux secondes, la folle équipe s’engouffrait dans le grand placard de l’unique couloir. Assis serrés sur les grandes malles, le nez dans la naphtaline des manteaux d’hiver, nous attendions, fébriles, la fermeture des portes. Le noir total. Tout le monde retenait son souffle. L’univers s’expansait dans la jouissance nocturne.


Le bonheur vous lacère le cœur parfois. Question de temps pour le savoir. Alors ? Le bonheur ? C’est après ou tout de suite ?
Je suis à l’heure au rendez vous. Les passagers ont déjà quitté le quai. Chacun en route vers son bonheur, son amoureux, c’est sûr !
Il y a une heure j’avais rendez vous. Je vais encore attendre, j’ai du me tromper d’horaire. Le temps s’écoule, je m’effondre. Le monde explose dans le big bang de mon cœur. Il pleut.
Les vitres se délectent des éclaboussures du grand bonheur de mon grand amour.


La route sous les pieds, c’est déjà du bonheur – l’ivresse d’une liberté conquise.
La route sous les pieds, c’est sur le dos la légèreté du nécessaire.
La route c’est sous les pieds qu’elle se dessine.
Elle débobine l’écheveau des habitudes. Elle tricote le plaisir et la curiosité. Un jour elle atteint l’horizon. Délicate elle tire le fil d’or du soleil et brode la mousse verdoyante du paysage.
Le temps s’arrête devant la beauté du monde.



Tous ces bonheurs deviennent bonheur d’écriture et glissent sur un arc en ciel en couleur de mots.


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