23/06/2014 La Personnification
Essayez de deviner quels sont les sujets des textes qui suivent :
Texte de Suzanne :
Texte de Francine :
Texte de Suzanne :
Primesautière, fine, délicate,
pudique, discrète, elle s’insinue partout, dans les plus grandes réunions,
comme dans les plus petits riens.
On ne l’attend pas, elle
survient subrepticement selon son envie, sans jamais nous demander notre avis.
Deux minutes auparavant on n’y pensait
pas et hop, la voilà qui apparaît dans toute sa splendeur, désirable,
envoûtante.
Elle peut être secrète,
profonde, se mouvoir dans les abysses, ou au contraire se dévoiler à la
lumière, rayonnante, resplendissante, vive, pétulante, voire exubérante. Dans
ce cas-là, c’est un feu follet, insaisissable, courant
de l’un à l’autre, les enflammant à tour de rôle. Elle se donne sans réserve.
Parfois, elle peut alors prendre une allure majestueuse, débordante, même
incontrôlable.
On voudrait la retenir, la
serrer dans nos bras, l’emprisonner, s’enivrer de son parfum jusqu’à la fin de
nos jours. Mais reine de l’inconstance, versatile, éprise plus que tout de liberté, elle s’échappe et nous quitte à
la recherche d’un nouvel amoureux qui l’accueillera à son tour à bras
ouverts, heureux de sa présence, tout à
sa dévotion. Elle l’abandonnera un peu plus tard, pour de nouvelles aventures.
Tout un chacun l’aime, la
désire ardemment.
Bienfaisante, dans sa grande
bonté, elle peut même nous mener aux plus hauts des Cieux, à la béatitude….
Texte de Francine :
Comme une mère aimante qui berce doucement son enfant, comme
un gisant de pierre froide immobile et sinistre, elle a mille ans, elle a une
heure.
Elle a moult facettes, elle est couleur d’aurore, elle est
gaie, elle est sinistre.
Elle est multiple, elle est unique.
Elle est adorable,
elle est détestable.
Elle plane loin au-dessus des clochers, elle se couvre de
terre des sépultures.
Elle hume le parfum et l’or, elle empeste les charniers
fumants.
On pensait l’apercevoir, on voudrait la côtoyer, on croit la
posséder …
Le peuple incrédule l’acclame, puis le lendemain pour un
ersatz d’effigie la désapprouve.
On l’habille de blanc linceul, on lui allume des lumignons
La tête basse, les yeux pleins d’étoiles, on a le cœur qui
chavire et les lèvres qui psalmodient.
Les mains jointes, à genoux, on baise le bas de sa robe.
Elle nous touche, on est guéri
Elle nous prend, on est sauvé
Dans sa grande mansuétude elle nous illumine
On devient immortel.
(la sainteté)
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