25/03/2013 Le secret
On
ne saura jamais vraiment
ce
que la vieille femme cache –
à
sa glace – celle qu’elle essuie pour en ôter la poussière – osant parfois
regarder
son
souffle édenté et s’il lui arrive de sourire gentiment
elle
se souvient -
sa
souffrance
la
robe de mousseline pâle
qu’elle
portait un après-midi venté quand elle allait
là
où personne n’était jamais allé
son
bébé aux yeux clairs qui
vécut
pour mourir – les belles années de la
femme
l’ont
quittée. La femme regarde et regarde dans le vide.
Marilyn Monroe a trente ans quand elle écrit ce fragment
Ici, c’est la forme du fragment qui révèle
en partie la vérité de l’histoire. Observez les césures, l’agencement, le choix
du motif structurel.
Il ne s’agira pas forcément de raconter
un secret, plutôt de l’évoquer, de tourner autour en l’effleurant, en
l’effeuillant.
Le thème du secret est un tourbillon de
murmures.
Fragment d'IR :
Fragment de Suzanne :
Fragment d'IR :
Le secret
Libre comme
un brin de vent
Une
bourrasque gelée sur l’enfance innocente
Collée au
chemin de table qui serpente dans la mémoire déguisée
D’un repas de dimanche
vin dans les verres de cristal
Famille soudée—invités souriants
Serviettes empesées
La fête
bruyante d’un banquet joyeux
La fillette
polie d’une maladresse se penche
Ramassant le
tissu blanc
D’un mariage
éternel de ses parents aimants
Surprend
-- livide
Dans le
rouge d’un sol de tomettes quatre pieds emmêlés
La chorégraphie enlacée
D’un
escarpin familier et d’un soulier immense et inconnu
Et manger le gâteau
Et garder le
sourire.
1 - Jamais plus elle ne subira ces regards
sous-entendus –
ces messes basses –
ces conversations suspendues dès son arrivée –
ces sourires gênés –
cette atmosphère apitoyée mais lourde
qui l’entoure, car maintenant elle sait –
même si eux ne savent pas encore qu’elle sait –
elle va partir avec son secret et
quand elle l’aura retrouvée –
elle l’offrira en signe d’amour et de
pardon à celle qui en est à l’origine.
2 - Depuis 50 ans il est là ce secret - tapi au fond de moi- libérant son énergie négative au coeur de mon centre vital - se multipliant comme une cellule cancéreuse - gangrenant mes pensées, mes actions - il me paralyse - me coupe du monde et de moi-même - il m'étouffe, me submerge - vite il me faut l'expulser - l'éructer - le vomir - le cracher - me libérer - vivre. Mais quels dégâts !
Fragment de Marie-Hélène :
2 - Depuis 50 ans il est là ce secret - tapi au fond de moi- libérant son énergie négative au coeur de mon centre vital - se multipliant comme une cellule cancéreuse - gangrenant mes pensées, mes actions - il me paralyse - me coupe du monde et de moi-même - il m'étouffe, me submerge - vite il me faut l'expulser - l'éructer - le vomir - le cracher - me libérer - vivre. Mais quels dégâts !
Fragment de Marie-Hélène :
LA
SOURCE
Le pré
était toujours vert
-
surtout en été - malgré la brûlure du
soleil,
Le vieux
ne l’arrosait jamais le jour – ni même la nuit -
Et si
vous lui posiez la question – celle qui taraudait les villageois depuis des
mois -
Un
simple sourire mystérieux lui servait de réponse innocente,
Son
regard fané se posait – au loin – sur un amas de pierres blanches
Sur
lequel jouait un bouquet de pervenches,
Mais
quand la fontaine s’est tarie – sur la place du village -
La
colère a grondé autour de lui
Alors il
a ri et il est partit – en silence -
Avec les
pierres et les pervenches
Le
lendemain,
la
source dessinée au creux de sa main.
Fragment d'Evelyne :
Fragment d'Evelyne :
C’était un secret de celui qui se
cache
Au fond des yeux, au fond du cœur
Enfoui à jamais – promis –
Jamais
Elle ne le laissera s’échapper
Jamais, elle le sait
Cette femme qui avance, cette
ombre sur la grève
Les yeux embués, traversés d’éclairs
d’un orage
Oppressant, d’un passé écrasant
Jamais, elle le sait
Jusqu’au bout de ses pieds nus et
froids
Comme son espoir à jamais disparu
- Délivrée par sa trahison -
Elle crache au ciel cet ultime
poison.
Fragment de Monique :
Alors c'était un secret
eh ben, qu'elle le garde
cette façon de se rendre intéressante
ce qu'elle est moche en rouquemol
et ce fond de teint des années 50
d'abord, on ne lui demandait rien
et ce petit sourire entendu
et tous ces chats qui puent...dix...vingt
l'orage menaçait, belle occasion de filer
tiens l'aide-ménagère
elle pourrait pas passer l'aspiro cette chérie
je parie qu'elle vous a fait le coup du secret
y'a pas de secret
elle picole, c'est tout.
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