13/01/2013 Littératures étrangères
1/PANTUN MALAIS
Pantun de Joëlle
Pantun d'Evelyne
Rime étrange pantoum je râle,
Pas d'idée pour créer, j'ai la
nausée
Dans la salle, silence, je m'étale
Faut y aller ou le train va passer.
Pas d'idée pour créer, j'ai la
nausée
Réfléchir, produire, me font bouillir.
Faut y aller ou le train va passer
Allons voyons, faut réagir !
Réfléchir, produire, me font
bouillir.
La pensée à maîtriser... le néant
Allons voyons, faut réagir !
Des vers, des rimes, c'est
redondant.
La pensée à maîtriser... le néant
Caricature de l'écriture, c'est la
fêlure
Des vers, des rimes, c'est
redondant,
Pas d'idée, ni vers, ni structure
Caricature de l'écriture, c'est la
fêlure
Fracture, crevasse, je me lasse
Pas d'idée, ni vers, ni structure
Je nage, je rame, je fais la
brasse.
Fracture, crevasse, je me lasse
On sera loin du poème phénoménal
Je nage, je rame, je fais la
brasse,
Rime étrange pantoum je râle.
Pantun d'Evelyne
Air de Nuit, les notes s’envolent
Noirceur de musique étouffée
De la danse il est l’idole
Elle rêve de trompette bouchée
Noirceur de musique étouffée
Il avance dans la lumière
Elle rêve de trompette bouchée
Pas le temps de faire marche arrière
Il avance dans la lumière
En un éclair ils ne font qu’un
Pas le temps de faire marche arrière
La musique assemble leurs mains
En un clair ils ne font qu’un
Accord des pas et du tempo
La musique assemble leurs mains
Et leurs pieds jouent sur les mots
Accord des pas et du tempo
Refrain, tours et lâcher prise
Et leurs pieds jouent sur les mots
S’enivrer de la danse conquise
Refrain, tours et lâcher prise
C’est ce soir qu’ils rock’n roll
S’enivrer de la danse conquise
Air de Nuit, les notes s’envolent.
Pantun d'IR
Le souvenir
L’océan furibond cherche l’azur
L’avenir et le passé se mêlent
La montagne immense rassure
La contemplation du bleu ensorcelle
L’avenir et le passé se mêlent
Le vertige heureux
se dévore
La contemplation du bleu ensorcelle
Comme une exilée perdue implore
Le vertige heureux se dévore
Les embruns pleurent notre destin
Comme une exilée perdue implore
Le temps ensevelit notre chagrin
Les embruns fous pleurent notre destin
La chevauchée des cœurs chantent l’oubli
Le temps ensevelit notre chagrin
Les deux égarés pleurent la folie
La chevauchée des cœurs chante l’oubli
Mêlant la douleur des manques vécus
Les deux égarés pleurent la folie
L’envie s’habille de malentendus
Mêlant la douleur des manques vécus
Les ruisseaux de larmes lavent la plaie
L’envie s’habille de malentendus
La belle exigence se défait
Les ruisseaux de larmes lavent la plaie
Les douces ombres dans une armure
La belle exigence se défait
L’océan furibond cherche l’azur
Pantun de Marie-Hélène
L’ombre de la nuit s’envole
Emportant l’agonie des mots
Par-dessus les squelettes frivoles
Et le spectre fané des bouleaux.
Emportant l’agonie des mots,
Ton corps étendu sur l’écume
Et le spectre fané
des bouleaux,
Transperce la blancheur de la brume.
Ton corps étendu sur l’écume,
Radeau perdu dans mon cœur,
Transperce la blancheur de la brume,
Où s’évaporent les
sanglots de la peur
Radeau perdu dans mon cœur
Tu l’empreins d’un songe apaisé,
Où s’évaporent les sanglots de la peur
Dans le jardin d’une lune abandonnée.
Tu l’empreins d’un songe apaisé,
Pacifié par la langueur du temps,
Dans le jardin d’une lune abandonnée
Il reste suspendu sur le vent
Pacifié par la langueur du temps
Mon cœur éperdu caracole
Il reste suspendu sur le vent,
L’ombre de la nuit s’envole.
Pantun de Suzanne
Dans un va et vient lancinant,
Pantun de Francine
Sur un vieil air de blues décoloré
L’accordéon expire désabusé
Pantun de Suzanne
Dans un va et vient lancinant,
Sans fin, la
vague roule, s’enroule,
Très
possessive, m’étreignant,
M’obligeant à
me mettre en boule.
Sans fin, la
vague roule, s’enroule,
Mon anxiété
monte du tréfonds,
M’obligeant à
me mettre en boule,
Réveillant
mon désir profond.
Mon anxiété
monte du tréfonds,
Je suis
vidée, anéantie,
Réveillant
mon désir profond,
En terminer
avec la vie.
Je suis
vidée, anéantie,
Et comme
soufflée par un typhon,
En terminer
avec la vie,
C’est mon
souhait le plus profond.
Et comme
soufflée par un typhon,
Soudain
emportée tout au loin,
C’est mon
souhait le plus profond,
La découverte
d’un meilleur coin.
Soudain
emportée tout au loin,
Infime lueur
d’espoir renaissant,
La découverte
d’un meilleur coin,
Dans un va et
vient lancinant.
Pantun de Francine
Sur un vieil air de blues décoloré
L’accordéon expire désabusé
Un accord monte aux cieux ennuagés
Vibrant modérato de gris mêlés
L’accordéon expire désabusé
Et mon cœur à jamais déboussolé
Vibrant modérato de gris mêlés
Souffle de liberté ; de vie volée
Et mon cœur à jamais déboussolé
Se terre au creux des champs de blé dorés
Souffle de liberté ; de vie volée
Coquille vide jaunie écartelée
Se terre au creux des champs de blé dorés
Comme un pantin tout désarticulé
Coquille vide jaunie écartelée
Les ailes de solitude se sont fermées
Comme un pantin tout désarticulé
Les mains ouvertes, creuses et décharnées
Les ailes de solitude se sont fermées
Tout espoir de bonheur s’en est allé
Les mains ouvertes, creuses et décharnées
Etreignent faiblement le cœur séché
Tout espoir de bonheur s’en est allé
Sur un vieil air de blues décoloré.
2/Maiakowski
Poème en prose de Joëlle :
Poème en prose d'Evelyne :
Je connais le pouvoir des mots.
Ces mots qui tels des flèches se fixent dans nos cœurs,
Ces mots qui tels des traits rayent nos mémoires,
Empreintes ineffaçables.
Il suffit d'un ressac et tout vous revient,
Cuisant comme plaie dans le sel.
Certains tout en douceur sont caresse pour l'âme,
Je connais le poids des mots.
Avec ces mots une vie se bâtit,
De ces mots se forge un caractère.
Une brise qui passe, un éclair dans le ciel,
Pantelant ils vous laissent, ou vous mènent à la
gloire.
Poème en prose d'Evelyne :
Comme des vers inachevés…
Je connais le pouvoir des mots : je
connais le pouvoir du silence
C’est en haut des cimes que les uns côtoient
les astres
Du fond des abîmes de l’ombre, l’autre
s’extirpe
Si loin, si proches les deux s’entrechoquent
Cascadeurs bondissants les mots sautent
par-dessus les gouffres
Ils électrisent le néant glacial du mutisme.
Quand les mots acceptent de se mettre en vie
C’est à pleine bouche qu’ils se font dévorer
-Digérés- ils se retrouvent sur une page
blanche
Telles des graines semées là, en espoir de
germe
C’est le mariage du noir et du blanc
La noce des mots et du silence
La cérémonie de l’échange et du partage
Mot, metteur en scène du silence
Silence, souffle narcissique des mots
Acteur de cette pièce en un acte
L’Homme s’interroge : quand finiront les
répétitions… ?
Poème en prose d'IR
Poème en prose d'IR
Les mots
Je connais le pouvoir des mots, je connais des histoires
Couperet ou
onguent, c’est une histoire de temps
Mielleux ou amer, c’est une histoire de gens
La farandole apprend, méprend, enjolive, assassine.
Le pouvoir du mot guide la plume
Sens propre ou figuré, c’est une histoire de jeu
Intuitif ou étudié, c’est une histoire d’enjeu
Tu sers et desserts
mais jamais n’indiffères
Tu siffles la vérité à la face clouée, tu te perds dans
l’émotion,
T’épuises dans la répétition, te déformes dans la perversion,
Te bats dans l’incompréhension
Arme de pointe, tu éveilles les sommeils, soleilles la
vie, habilles les pleurs
Tu fais les révolutions, confesses le condamné, condamnes
les amants
Tu badines dans l’hiver des sens, trahis l’âme et le cœur
Tu chantes les vainqueurs et murmures les perdants
Tu signes les mots de guerre, hurles les mots d’injure,
frappes les mots de loi,
Crois les mots d’amour, mens le mot toujours
Tu fais une éternité de quelques assemblages, un désert
de quelques apanages,
Un avenir faux de vrais mensonges
Arme cruelle, caresse intemporelle, tu nourris et limoges,
tu sais dire et te taire
C’est dans le silence que je te préfère.
Poème en prose de Marie-Hélène
Je connais le pouvoir des mots ; mots peur, mots douleur
Poème en prose de Marie-Hélène
Je connais le pouvoir des mots ; mots peur, mots douleur
Ils sont cultivés dans le terreau de nos âmes.
Légers comme un pinceau de lune ils colorent de givre
l’écrin de nos vies.
Parfois les mots absinthe enivrent la page blanche d’une
euphorie passagère
Et comme un oiseau, prisonniers d’une cage,
Enchaînés aux branches d’un arbre,
Malmenés par l’effort du bûcheron ou dépecés à grands
coups de hache,
Ils sont cultivés dans l’envol de nos âmes.
Mots transis dans la chaleur de l’insomnie,
Feuilles mortes noyées dans l’eau vive d’un océan,
Sans règles ni mesures,
Galop éloquent de phrases éventrées
Ou lettres ensablées dans la dérision d’un désert
C’est une rose qui se dessine
Dans la poussière glissant au bout d’une plume.
Poème en prose de Suzanne
Poème en prose de Suzanne
LE
POUVOIR DES MOTS
Je connais le
pouvoir des mots ; je connais la brûlure des mots
Ces mots qui
nous transpercent et nous consument
Ceux qui nous
anéantissent, nous laissent sans voix
La douleur
irradiant dans tout notre corps
D’abord
illuminé par la flamme de leur violence
Un instant
statufié, avant de nous tordre de douleur
Je connais la
brûlure des mots, celle qui jaillit de nos entrailles
Dès que le
dard en fusion, a pénétré notre inconscient
Plus rien
n’existe autour de nous, tout s’éteint
Seul subsiste
ce fer rouge qui nous ronge de l’intérieur
Nous envahit
tout entier, annihilant toutes nos défenses
Je connais la
blessure des mots, celle qui ne guérira jamais tout à fait
Qui vous
laissera écorché pour la vie
Brûlant de
connaître peut-être un jour
Le baume
réparateur qui cautérisera nos plaies.
3/ Haikus
Perle de rosée matinale
Comme larme
Au bord d'un cil.
En plein soleil
Capeline enrubannée
Attend, abandonnée.
Mouette suspendue
Dans un ciel métallique
Et froid.
Etoile de givre
Sur toile d'araignée
Délaissée.
Sur la plage,
Cris d'enfants suspendus
Dans l'espace temps
Pas dans la neige
Bien vite effacés
Par le vent.
Héron immobile
Guette sa proie.
Insouciante
Tournesol lève
Sous un ciel de plomb
Sa tête d'or.
Fleur de cerisier
Pluie de neige,
Sur pelouse verte.
Feuilles pourpres
D'une vigne,
Séparée de ses raisins.
Joëlle
—
Vols d’oiseaux plein Sud
Le jardin rentre sous terre
Chacun son refuge.
Jaune, blanc, vert, un œuf
La vie retrouve la lumière
Narcisses et jonquilles.
Couleurs au marché
L’éventail brasse l’air chaud
Restons à l’ombre.
Rouges rayons d’Ouest
Dégradés de bleus et de gris
La cigale s’est tue.
Evelyne
—
—
Petite goutte
de sang-
La coccinelle
s’est posée
Et s’est
envolée
Déluge de feu
–
Tous les
lions sont endormis
Elle est aux
aguets
Les feuilles
craquent
Sous le pas
des promeneurs
Flambante
cité d’or
Bourrasques
de vent
La nuit
polaire est tombée
Les mâts
cliquètent
Suzanne
—
—
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