19/02/2012 Clovis Trouille : l'érotic'anarchiste
Non, il ne s’agit pas d’un pseudonyme. Clovis s’appelait bien Trouille, et vice
versa. C’est la guerre de 14-18 qui va faire de ce diplômé des Beaux-Arts
d’Amiens un « révolté, un anarchiste » qui n’aura de cesse de
dénoncer dans sa peinture « le système de collusion entre l’Armée,
l’Eglise et l’Etat ». Et, en toute rigueur, pour ne pas lui-même
être amené à transiger avec le système – en l’occurrence le marché de l’art –
pour pouvoir vivre de sa peinture, Clovis Trouille a exercé toute sa vie un
métier qui lui a permis de conserver son indépendance.
Un métier peu banal : peintre de mannequins de vitrines. Ce qui consistait « à peindre des carnations, rehausser des maquillages,
dessiner des arcades sourcilières, des grains de beauté, des pointes de sein …
Un métier, ajoute Anne-Laure Sol, qui lui procurait beaucoup de plaisir
et lui a permis à la fois de vivre son érotisme au quotidien et d’exprimer le
souci d’extrême précision qu’on retrouve dans sa peinture ».

« Voyous, Voyants, Voyeurs »
I/ Trio
narratif (10H20/11H20)
Trois
postures… Trois visions… Glissez-vous respectivement dans la peau de chacun des
trois narrateurs énoncés dans le titre et inventez leur relation avec le modèle de O ! Calcutta ! Calcutta.
Commencez
par rédiger quatre, cinq phrases pour installer la posture de chaque narrateur.
Contrainte :
Attachez-vous à donner une fin elliptique.
II/
Changement de mains (12H/12H15)
Lisez
vos trois paragraphes. Votre voisin de table choisira celui qu’il préfère et
vous ferez de même, ce qui va vous permettre de boucler le texte de quelqu’un
d’autre.
III/
Calembour : (13H45/15H45)
Figure qui utilise l’équivalence phonique entre deux mots pour
les rapprocher de manière sémantique.
Le
titre de ce tableau est un calembour. L’occasion pour nous de manier cette figure de sens pour achever la narration de nos trois textes.
Exemples de Calembours :
Personnalité et personne alitée.
Chassez le naturiste, il revient au bungalow.
C'est beau mais c'est twist.
Les choses étant ce caleçon.
Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers !
Je suis en congé de ma lady.
les voyages déforment la jeunesse.
Chaloupe à tous les coups.
Texte de Evelyne
Textes de Yves
Textes de Marie-Hélène
Deux ombres cagoulées entrent par
la fenêtre d’une demeure bourgeoise d’un quartier chic de Paris. La danse de
leur lampe torche se fixe dans un coin du bureau.
Personne, ni à droite, ni à
gauche. Je pousse la porte, entre en catimini et me planque derrière le double
rideau.
Ce jour là, au musée, je suivis
un groupe de touristes et son guide. Il s’arrêta devant une toile sur laquelle
trônait une femme magnifique, son splendide cul dénudé et offert. Le regard
concupiscent des touriste mâles en disait long sur leurs pensées grivoises.
L’étole sombre soulignait les épaules malingres et les rondeurs imposantes,
incroyables de ce postérieur lumineux et tatoué.
CALEMBOURS
Madame, votre cul à Calcutta
ferait merveille. Mais je suppose que votre mère veille et ne désire pas que
votre offrande artistique soit galvaudée. Vous servez de modèle à Clovis, fondateur
de la gazette « Le Trouille Art ». Pendant un amas d’heures, vous
restez immobile, vos épaules saillent, mais votre postérieur dur ment, gonflé
il me semble artificiellement. Les lys tatoués, lancés tels des feuilles de
haricots vers le ciel, fessent mon imaginaire. Je vous voie dans un abri
côtier, remplacer harmonieusement les bouées, car les poids sont obligatoires
pour éviter la dérive du con qui ment.
Textes de Mistraline
Voyou
Texte de Evelyne
Voyou
"Qu’est
ce que je vois là ? Ah ! Heureusement que j’ai mon canif pour couper
cette tarte au milieu. C’est que j’aime les tartes, surtout les tartes qui ont
l’air de se gonfler, devenir rondes, rondes comme des fesses de femme
quoi ! La galette à la crème, pourquoi ne pas la fendre ? Oh la la ! C’est bien un tableau de fente,
qui invite à être coupé." (Texte de Nico imposé à Evelyne)
Et celui là, c’est pas d’la
tarte ; un morceau de Roi ! il m’inspire, je vais le déguster.
Croquer à pleines dents dans ces rotondités et laisser la crème de cette
galette dégouliner pour me réchauffer les papilles… je dois choisir le bon
endroit pour cette extase. Une tarte de cette qualité doit être fendue avec
classe ! Mon œil aiguisé scrute et repère le bon morceau. Vu ! Personne
à droite, personne à gauche, allez ! je vais m’en payer une tranche.
Zziiiiiippppp…. Le canif tranche, le canif taille et voilà l’travail! les
fesses prometteuses, séparées en moins de deux secondes…… ahhhhhh ! Une
vraie galette d’émois…
« Eh toi là bas !? Tu
veux une tarte ? »
Textes de Yves
Voyou
"Il est midi! L'heure de rentrer à l'appartement. J'emprunte la rue de la Grande Truanderie et tombe sur une place qui m'est inconnue! Un peintre achève son tableau. Je m'approche. Mon sang ne fait qu'un tour! Mettre sur le trottoir une fille avec un cul pareil! C'est la fortune garantie ou Bois d'Arcy?"
Voyant
"Je flâne place du Tertre. Le temps printanier est magnifique. Je m'approche d'un artiste peintre donnant son dernier coup de pinceau. Mince! La femme peinte a un cul magnifique! On ne voit que son magnifique postérieur bien charnu. J'imagine son visage. Un visage angélique contrastant avec l'érotisme de ce cul. Une crotte de pigeon tombe sur ma veste et la vision de ce visage s'évanouit."
Voyeur
"Une voisine splendide a emmenagé dans l'appartement contigu au mien. Pris d'une impulsion subite je sors de mon studio, traverse le couloir et décide de regarder chez elle par le trou de la serrure. J'approche mon oeil et voit son cul d'une beauté saisissante! Un cul charnu avec des feuilles tatouées sur chaque fesse! Une peau si douce. C'est magnifique. tout d'un coup j'entends du bruit. Je me relève précipitemment. Ma voisine sort de chez elle un tableau sous le bras représentant un nu. Déception, je n'avais pas vu son postérieur mais un simple tableau."
Calembours
"Oui! Il me faut cet érotique tableau d'icône flasque. La beauté de ce cul sensuel m'a profondément touché le fion du coeur. Mais il faut que je fesse mes comptes afn de m'assurer que j'ai sufisamment d'argent. Je décide de prendre le métro. Je monte dans une rame. Un voyageur me bouscule. En pétard, je maugrée et m'installe à l'arrière train."
Textes de Marie-Hélène
VOYOU
« Oh merde, Pierrot,
vise un peu ça ! »
« Waouhhh, elle a un d’ces
cul la gonzesse ! »
« Ouais, ça vaut d’la tune
d’après toi ? C’est Clovis…»
« T’entends pas comme un
bruit ? »
« Si Pierrot !
Je…c’est…j’ai la trouille, vite barrons nous »
VOYEUR
Ouf, il était temps !
Une femme s’avance au milieu de l’atelier, se dénude et s’allonge lascivement
sur un canapé. J’écarquille les yeux en découvrant le splendide cul dévoilé.
Jamais vu un double air bag pareil. Mes mains sont moites, se tendent pour
cueillir les fleurs de lys tatouées, lever un coin de l’étole protectrice, mais
le rideau me gène, ah !! Je défaille.
VOYANT
Aussi, Madame, en cette nuit de
pleine lune, je vous laisse, je m’en vais sans un regard en arrière, à Dieu de
vous distraire de ce culte impie. Votre
cul, si large en manque, vous saurez bien le donner à qui vous voudrez.
Textes de Mistraline
Voyou
La fille était étendue sur le lit. Elle avait un de ces culot ! Quelque chose d'extraordinaire. On allait se faire un paquet de fric avec elle. L'ignorance parfois est une alliée précieuse. Elle ignorait tout de nos plans et nous pensions ne rien ignorer des siens...
Voyeur
Ma tante avait une amie grecque qui prenait quelquefois la pause pour quelques peintres farfelus. Je me souviens parfaitement de la fraîcheur gracieuse de ses courbes lascives. Tandis qu'elle posait dos à l'artiste, j'observais la pose par le trou de la serrure. Je voyais encore les choses à travers le prisme de la candeur.
Voyant
J'ouvre. Il y a cette fille sur le seuil de la porte... je la vois soudain allongée et nue. Quelle drôle de sensation. Elle est partiellement couverte d'une étole sombre bordée de rouge, impériale comme l'odalisque du hammam de Topkapi. La vision laisse place au réel et je serre la main brûlante de celle qui vient me consulter.
Calembours
Calcutta !
Je te salue ma mie pleine de grâces. Du jardin des dédains, tes fesses lisses
et rondes ignorent ma présence.
Et je
rêve de toi chaque nuit que dit Euphée…
Elle
me raconte l’histoire de ta croupe ferme offerte aux quatre vents qui font la
vie et le bon temps. L’affaire est pavée de bonnes intentions… J’y crois dur
comme Lucifer et je me sens pousser des ailes d’ange heureuse. Dans cet obscur habit
sale, ton cul raye honneur et pudeur dans ma bouche. Devant cet astre de
pique arrondie comme un trèfle, mon cœur se tient à carreaux chaque nuit. Dame
de cœur à vous l’humeur. Je menace d’ourdir à l’auberge du coup fourré des
trucs pas très cathodiques.
Au-delà
des limbes, je plonge dans tes bras maure fée. Tu hantes mes nuits de noirs désirs, de peur bleue et de rires pourpres.
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