20/12/2011 Au royaume des Mots

Ce soir nous tentons une immersion dans l'univers du Conte.
Nous allons nous amuser à présenter la cour du roi ou de la reine du Royaume des Mots.
Chaque personnage mis en scène sera inspiré par une personne présente autour de la table !



Texte de Philippe

Le royaume des mots se trouve sur une île, l’île Aitret, le château culmine sur le plus haut point du royaume : le  pic Tionnaire.

Les souverains de ce royaume œuvrent pour l’écriture et ont une devise : « jouer avec les mots mais en respectant l’orthographe ».

Le couple royal s’accorde parfaitement pour faire respecter cet adage.
Le roi Flip adepte des jeux de mots passe le plus clair de son temps à créer des chansons et des poèmes qu’il dicte à ses écrivains.

La reine Une-Suphie s’occupe de châtier personnellement les écrivains du royaume qui commettent des fautes d’orthographe, plus la faute est énorme plus le châtiment est terrible.
Mavie-Avequelle, le troubadour de la cour est le personnage préféré du roi car elle met en scène ses textes avec beaucoup d’enthousiasme et d’éloquence.

Vraigénie, la conteuse qui n’a pas son pareil pour capter l’attention de la cour, s’occupe des soirées à thème et sait faire preuve de beaucoup d’imagination la dernière en date : concours d’écriture à cheval,  on lui confie également l’organisation des festivités du royaume.

Pour les enfants c’est la gouvernante Morphine qui est très demandée, elle n’a pas son pareil pour les endormir, on dit qu’elle en a endormi neuf en même temps.

Latricke, l’alchimiste crée des potions pour les incultes, certains disent qu’il a le secret de la tisane pour les messieurs défaillant et qu’il porte bien son nom...

Maioui-Biere, le tavernier qui dégote les derniers crus pour la cour, ainsi que certains breuvages qui aident à délier les langues, originaire du nord elle a beaucoup de relations pour exporter des bouteilles au meilleur prix.

Vrai-Unique, capitaine de la garde impériale est chargée de récupérer les cas désespérés et de les remettre dans le droit chemin, elle a toujours le mot juste.

Haiedeliane, bibliothécaire de la cour, elle rédige également les deux mensuels du royaume : causette dans la cour et la cuisine de A à Z.


Texte d'Anne-Sophie

Dans le merveilleux royaume de Lazuli, la reine Kitili n’était autre qu’une belle et douce féline au poil soyeux et aux couleurs d’automne.

Mirapeïre, sa costumière, la parait de fourrures feu et indigo, de soie sauvage et de perles rares. Elle s’appliquait chaque jour à la révéler plus altière et plus gracieuse que tout autre chat de sa caste. 
Elienna, bisettière, avait pour unique fonction de prodiguer l’affection nécessaire au doux ronron de sa reine.
Non loin d’elle, travaillait ardemment Maérie-File, bobineuse de métier, qui veillait naturellement et non sans peine  à ce que le fil se tisse et non se rompe, suivie de sa brocheteuse Vironèque, dont les doigts de fées pouvaient crocheter tout fil de bon ou mauvais coton.
Régulièrement Maritaine venait lui rendre visite et lui administrait, en bonne apothicaire, quelque douce médication, et prenait soin de lui conter le soir les légendes d’un chat botté venu d’Afrique.
De sa fenêtre, la reine Kitili observait chaque matin, avec amusement, les va-et-vient dans la cour, et notamment Sophiena, l’almaillière conduire ses bestiaux, précédée des sons guturaux de Vrigine, l’afoieuse à ses heures et grande cuisinière à d’autres.
Sous l’œil vigilant du châtelain Féléppi et soucieux du bon déroulement des tâches quotidiennes, la vie au royaume s’écoulait dans un bouillonnement permanent.
Un seul ne faisait point de bruit, mais sans qui rien n’aurait été narré, écrit ni même imaginé, c’est Pitrack, le calamier, fabricant de plumes et de rêves.




Texte de Mistraline

Au royaume des mots le roi est une reine

Depuis des temps inénarrables on donne aux souveraines de ce royaume des noms dont le sens influence leurs conduites et leurs décisions tout au long de leur règne.
La reine Clémence a succédé à sa mère, la reine Patience, qui avait elle-même succédé à la bonne reine Prudence.

Des quatre coins du monde, des princes épris lui envoient des présents somptueux.

Il y a deux ans, une cage dorée fut livrée au palais. Dans cette cage, une petite femme vive comme un écureuil attendait en pestant qu’on lui ouvre la porte. Aussitôt sortie, elle avait empoigné la nappe d’un guéridon, l’avait plié en deux et se l’était noué autour de la taille. Avec détermination elle avait alors exigé qu’on la conduise dans les cuisines.

Son savoir-faire ayant conquis en trois jours toutes les papilles du palais on s’était demandé si la sorcellerie ne s’en était pas mêlée. La reine inquiète avait fait enquêter et l’on avait appris que ce petit bout de femme plein de panache était la reine d’un lointain pays, peuplé d’ogres gourmands, qu’elle avait su apprivoiser  par ses prodigieux talents culinaires. C’est ainsi que Dame Lellyane est devenue la cuisinière attitrée  de la reine. Aujourd’hui, il ne réside aucune papille dans le palais qui n’ait pas succombé à ses plats.

Marirafale, l'impayable bouffonne de la reine, qui a comme il se doit, toujours le mot pour rire, fut une des premières à s’extasier devant les plats délicats de Dame Lellyane.

Toute la cour suivit sans exception. Une cour au féminin célébrée jusque dans les contrées les plus reculées du royaume des mots. Le chevalier File-Lippe s’en fait un devoir. Il veille à la réputation de sa reine avec un dévouement exceptionnel. Il n’hésite jamais à filer des lippes aux détracteurs de la souveraine.

Le porte-clef du palais est une jeune Véronique qui a su inspirer le respect à tous. Sans jamais user ou abuser de son pouvoir, elle tient au respect les malfrats du royaume dans les geôles du palais.

Parfois des oubliettes on entend la voix envoutante de Maratine, la liseuse de la reine. Lorsqu’elle commence à délier les voyelles des consonnes, chacun retient sa respiration car soudain les mots semblent en vie.

La reine a aussi une ménestrelle, la grande Ansoh, qui promène tout au long de la journée, sa svelte silhouette de balcons en estrades, chantant les ritournelle préférées de sa souveraine.  Après avoir chanté sous les fenêtres toute la matinée, elle danse jusqu’au soir dans tout le palais, on la voit partout à la fois. Certains murmurent qu’elle a le don d’ubiquité.

Maripir, La décoratrice de la reine a su donner au palais une harmonie de tons et de formes qui font l’admiration de tous. Tous les visiteurs restent ébahis lorsqu’ils franchissent la porte royale et pénètrent pour la première fois dans la salle du trône ; au-delà des frontières on rapporte que Maripir a fait de ce palais une œuvre d’art !

Il existe un curieux personnage à la cour de la reine Clémence, c’est l’astronome du royaume, Patraki. Aussi discret que rare, c’est un homme de savoir et chacune de ses apparitions confirme l’étendue de ses connaissances.

La reine a aussi une crieuse. On l’appelle la Birguine. Elle arpente les corridors en criant des nouvelles parfois insolites, parfois insolentes.  Elle a le débit de la Marirafale et l’endurance de l’Ansoh, aussi quand les trois se retrouvent, les mots se bousculent, se répondent, s’entremêlent et plus personne à part elles, n’est alors en mesure d’en placer une.
Au royaume des mots, c’est bien un comble !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

12/06/09 La fille d'acier

03/05/2011 Notes de chevet