22/11/2011 Epitrochasme
1/ L'épitrochasme peut enrichir des descriptions, en apportant une information détaillée, par petites touches à la manière impressionniste, comme l'asyndète ou l'énumération.
2/ Les effets de l'épitrochasme sont avant tout rythmiques. On l’utilise souvent pour suggérer un rythme sautillant ou saccadé :
« Je trouvai un petit vieux frétillant, sec, tout en nerfs, alerte et gai comme une abeille »
— Alphonse Daudet, Le Petit chose
ou un rythme lent au contraire :
« Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé... L'attelage suait, soufflait, était rendu »
— La Fontaine, Fables
Exemple célèbre d’épitrochasme combiné avec la paronomase (qui vole un œuf, vole un bœuf/ qui se ressemble, s’assemble…) :
« Je me glisse, m'immisce entre les cuisses lisses de la miss
Ses yeux se plissent, et ell' dit "Stopp' ton vice" »
— MC Solaar, Obsolète
Consigne :
Vous choisirez un des trois exemples en gras.
Vous remplacerez tous les mots par des synonymes sauf les articles, pour récréer une phrase de même nature mais avec d’autres composés. Cette phrase deviendra votre incipit.
Objectif : Ecrire en changeant de rythme
Contrainte de l’épitrochasme : Vos mots doivent être très courts et ne pas excéder quatre syllabes.
Texte de Eliane
Dans un couloir raide, long, plat, interminable… l’homme essouflé, traînant, stupéfait, s’immobilisa.
La pièce nue, froide, glaciale…. glaça son sang.
Un lit barlong, blanc. Des harnais. Murs blancs. Gros bouton rouge.
Les hommes l’attrapèrent, l’allongèrent, l’attachèrent. Vite, vite. Pas de temps à perdre.
Un coup sec, brutal sur le bouton rouge.
Il la vit véhémente, vicieuse, vacharde et vengeresse.
La mort fut là…. immédiate.
Texte de Mistraline
Je rencontrai un nonagénaire fringant, menu, tout en énergie, vif et joyeux comme un mainate.
Un papy plaisant tout droit sorti d’un thé dansant : cheveux argent étincelants, dentier luisant, pieds chancelant.
Jeune veuf, plus tout neuf. Monsieur Pasquier n’était pas grabataire, pas non plus prompt à se taire
Monsieur Pasquier était joueur et toujours d’excellente humeur.
Ce rossignol du Maine et Loire souffrait pourtant d’un p’tit souci, il avait des fuites de mémoires…
Petit vieux attachant, il décrochait souvent :
Quand je rentrais, il criait : « Qu’est-ce que vous voulez ? »
Regardant son chien qui me reconnaissait, il comprenait soudain qu’il m’avait oubliée...
Texte de Clémence
Dans un raidillon ascendant, poudreux, difficile... L'attirail suintait, suffoquait, était épuisé.
L'ascension de ce sentier commençait à peine.
Coriace car caillouteux, raide par sa pente, étroit et exigu.
Clip, clap les roues du chariot.
Clip, clap les sabots.
Le chemin est haut, tellement, long, affreusement, il n'en finit plus plus.
Ennuyeux à pratiquer, interminable dirai-je.
Les pauvres canassons tiraient, traînaient, faisaient du surplace, comme des escargots se déplaçaient.
Haletant, gémissant, voir même pleurant.
Enfin, doucement certes mais sûrement la fin, le final, le bout.
Un moment, des heures infinies, c'est la pause.
On s'arrête, se repose, respire un peu, s'hydrate...
Hop, hop, hop, c'est reparti
Mais cette fois, une descente !
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L'ascension de ce sentier commençait à peine.
Coriace car caillouteux, raide par sa pente, étroit et exigu.
Clip, clap les roues du chariot.
Clip, clap les sabots.
Le chemin est haut, tellement, long, affreusement, il n'en finit plus plus.
Ennuyeux à pratiquer, interminable dirai-je.
Les pauvres canassons tiraient, traînaient, faisaient du surplace, comme des escargots se déplaçaient.
Haletant, gémissant, voir même pleurant.
Enfin, doucement certes mais sûrement la fin, le final, le bout.
Un moment, des heures infinies, c'est la pause.
On s'arrête, se repose, respire un peu, s'hydrate...
Hop, hop, hop, c'est reparti
Mais cette fois, une descente !
Texte d'Anne-Sophie
Je dérape, me fourre entre les gigots sans poil de la donzelle. Ses œilletons se froncent et elle beugle « cesse ta gâterie ! ».
Alors je m’esbigne et je m’y remets. Allumée la bourgeoise barrit avec le clapoir constipé « non ! ». Je vise son esgourde, la chair qui pendouille. Elle relâche ses paluches et je flanche dans les roberts. Elle me tient par le crin, hennit « arrête donc polisson ! ». Je dégringole, je glisse, je lui dévisse le buffet, elle patine, elle piaille « vilain garçon ! ». Je pige pas, j’entrave rien mais elle ragonne bien la dodue, et dans le pieu, une fois que je l’aurai dessapé, je vais la dindailler !
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