23/10/2011 Visages et paysages



1/        Jeux des visages ou Je dévisage ?
Cherchez derrière chaque visage des personnes présentes à l’atelier, à quel paysage elle pourrait être associée. Ne faîtes pas de corollaire, substituez directement le visage par un paysage et décrivez lentement ce paysage.
Nous devrons ensuite découvrir de qui vous parlez.
Contrainte : ne dépassez pas une dizaine de phrases par sujet.



2/        Tisser un champ lexical
Vous choisirez l’un des textes écrit le matin même.  Vous retravaillerez ce texte en l’enrichissant d’un champ lexical. Chaque paysage contient une image prédominante. Prenons par exemple le paysage lunaire, qui peut évoquer le froid, l’aridité, la stérilité, l’absence de vie : le champ lexical de la mort s’impose de lui-même.



Texte de Monique


1/Jeux des visages

- A l'automne, les jardins anglais, humides et brumeux, s'enfoncent dans le mystère de l'hiver pour mieux renaître au printemps, foisonnants et colorés renouvelant chaque année la surprise de leur discrète éclosion. (Anne)

- Le petit jardin de simples replantées, herbes cueillies à foison au cours de promenades heureuses, sans but précis, par tous les temps, sans se soucier de l'heure du retour. (Dominique)

- Les jardins de Versailles et leur admirable harmonie, fruit de longs travaux de préparation du sol, de recherche de plantes venues du monde entier, de soins délicats...Et tout paraît si simplement beau. (Francine)

- Les nymphéas vous offrent...tout ! On peut tout voir ou tout imaginer de leurs couleurs, de leurs textures, de leurs formes, de l'espace qu'elles gagnent ou de celui qu'elles perdent. Les nymphéas veulent vivre intensément. (Virginie)

2/ Tisser un champ lexical

Les branches noircies de l'hiver secouent la dernière neige et pleurent de joie avec le dégel. En leur extrémité se joue la guéguerre de la pousse du bourgeon luttant contre l'écorce pour éclore et devenir fleur. Le tronc se sent si loin de ces branches reproductrices qu'il en est jaloux. Il ne luttera pas contre le petit champignon qu'il croit être un ami et qui commence, traîtreusement, à ronger son pied en faisant croire au gros nigaud qu'il n'est là que de passage, pour se reposer d'aller d'arbre en arbre. Mais le jardinier veille et s'affole. Il est très écolo mais, tant pis pour ses convictions, il traitera cette saloperie qui tue lentement son verger.




Texte de Dominique
I/ Jeux des visages
Imaginez une vallée ensoleillée parsemée de taches multicolores : l’herbe d’un beau vert tendre est saupoudrée de fleurs de toutes couleurs, une rivière coule au milieu de cette végétation. L’air embaume. Les oiseaux chantent une symphonie, un hymne à la nature. Nous sommes au printemps, la vie s’éveille, vibre, explose... Tout est possible !(Virginie)


Une plage de sable blanc, le bleu du ciel se confond avec le bleu de l’eau, une mer apaisée où les vagues viennent mourir sur la grève. Impression de calme et de force mélangés. Beauté sobre.(Anne)



Une allée piétonne au coeur d’une cité médiévale. La ville est là, toute proche avec sa vie trépidante, mais cette rue élégante est une oasis de calme, de recherche intérieure. Indifférente à l’agitation extérieure, elle expose ses merveilles à ceux qui savent les voir.(Monique)



Un chemin escarpé bordé de champs de blé, un soleil voilé par quelques nuages, un vent léger... Une colline boisée à l’horizon et l’envie de l’atteindre et de s’asseoir à l’ombre d’un arbre... pour se ressourcer...(Francine)  



II/ Champ lexical
Mes yeux se perdent devant tant d’immensité : bleu et blanc sont confondus, mélangés.. La délicatesse et la grâce de ce paysage s’accordent si bien. Je foule de mes pieds nus un sable fin qu’aucune empreinte n’altère. Des vagues viennent mourir sur la grève, le blanc de l’écume se fond dans l’universalité du tout. Le bleu du ciel épouse le bleu de la mer. Un vent enveloppant et réconfortant fait éclore de nouvelles vaguelettes à la surface des flots. Je m’allonge sur cette plage et ferme les yeux, sécurisée, abandonnée. Le soleil réchauffe mon corps, le bruit de la mer me berce doucement. Je communie avec les éléments, je me sens en affinité, tout me paraît si harmonieux. Doucement je m’assoupis...



Textes de Francine


I/ Jeux des visages.

C’est un rayon de soleil qui fait vibrer l’air du sud. Comme un liseron bleu qui s’élève vers le ciel, étend ses branchages en une invitation à l’imaginaire. C’est le printemps fleurissant qui jette ses espérances dans la vitalité de sa jeunesse et qui piaffe en renâclant comme le cheval au milieu des treilles qui va, face au vent, dans les ornières des labours. Courageusement il avance, tenace et obstiné, mais fidèle et fier de son travail qui des longues terrasses arides les transforme en vignes téméraires aux récoltes généreuses. (Virginie)

Les frimas de l’hiver ont terrassés les fondrières, sous la glace immaculée une jeune pousse perce les cristaux. Derrière ses airs désertiques, une vie souterraine grouille, en un torrent tumultueux qui dévale les plaines désolées. La végétation reverdit et le pâle soleil fait frémir les landes glacées, sur la promesse du renouveau qui toujours vainc la monotonie des saisons. (Anne)

Comme une feuille au vent léger qui s’accroche virevoltant aux branches des arbres solidement enracinés, tournoyant de-ci de-là, profitant du moindre souffle pour remonter aux cimes des marronniers. Passant par-dessus les tuiles des bergeries emmoutonnées, toujours portée par le vent léger, la feuille se glisse et se mêle aux odeurs de confitures et de tourtes tièdes. Les vieilles pierres dorées se chauffent au soleil et la feuille continue son vol plus haut, plus loin, jusqu’aux confins de la volupté. (Dominique)

Une terre retournée, mille et mille fois labourée, qui semble épuisée mais, qui à chaque coup de soc se révèle plus riche et prête à de nouvelles semences. De cette robustesse rassurante naît mille projets qui comme les ruisseaux des garrigues se fortifient en s’unissant et irriguent les terres avides qui reverdissent à leur contact. C’est la lumière entre les feuilles qui joue à cache-cache dans Uzès endormit et brûle par touche incandescente le malheureux impudent qui dévie de la route parsemée de douceurs que la gentillesse du cœur distribue sans compter. (Monique)


II/ Tisser un champ lexical.

Le vent sec et glacé claque comme une grille de cimetière où d’ancestrales tombes, caveaux sombres et menaçants se découpent en surplomb. Le paysage au loin d’horizontales marches se hisse de pieux guerriers sur des stèles austères. Les frimas de l’hiver ont terrassé les fondrières, la boue en lac gelé emprisonne les pas lourds et pesants du dernier survivant. Les cristaux se solidifient en terrils immaculés sur la plaie désolée. Cette terre aride et stérile se meurt insidieusement et transperce en pics vengeurs les mottes récalcitrantes. Les rares vestiges de végétation se racornissent, tandis qu’un pâle soleil fait frémir les landes glacées. Les saisons se sont  tues et la morne langueur d’un renouveau perdu se perd dans les froideurs des aubes automnales.


Textes de Mistraline

I/ Jeu des visages

Le lit de la rivière est presque à sec. Il faut le remonter jusqu’au petit pont de pierre pour profiter du panorama. Après la dernière butte un dédale karstique surgit de nulle part, et s’étend à perte de vue. Au cœur de ces entrelacs de calcaire s’écoule une source qui chante à demi mot. Elle serpente longuement entre l’obstacle minéral qui se fait parfois souterrain. Elle fini toujours par rejoindre la mer où elle se jette avec puissance, quelles que soient les circonstances. (Monique)


On pénètre cette forêt avec l’insouciance d’un môme. Les rochers moussus, les pins rieurs et le tapis feuillu nous invitent à la rêverie. Ici la nature est un temple chaleureux, un abri pour les amoureux, un refuge pour Epicure. Des baies sauvages y poussent en abondance, des châtaigniers majestueux dispensent leurs fruits chaque automne. Le sous-bois distribue à profusion chanterelles et pied de mouton au printemps, de beaux cèpes dès la mi-juillet et toutes sortes de lactaires jusqu’aux premiers frimas, qui engourdiront à peine la vie au cœur des bois. (Dominique)


C’est une longue steppe parsemée de graminées et de luzerne. Une steppe alanguie qui s’étire si loin qu’on peine à voir où elle s’arrête. La terre y est sèche, ocre pâle mais si riche et si généreuse que l’herbe y pousse grassement. Le vent la balaie sans relâche, sans répit pour les petits arbres rabattus par force bourrasques.  Des troupeaux de chevaux sauvages sillonnent crinières au vent cet océan de verdure,  martelant  le sol de leurs sabots rageurs. (Francine)


La lune a jailli derrière les collines et sa clarté nimbe la vallée d’un voile argenté. La douce lumière qu’elle diffuse, attendrie tout le paysage. Les pics rocheux perdent en ardeur, les vallons paraissent moins creusés, la plaine gagne en immensité et le ciel a les yeux qui brillent. (Anne)

II/ Tisser un champ lexical

On voit la lune poindre, prendre lentement place en amont des collines. Une clarté suave nimbe alors la vallée ; étourdissant voile soyeux et argenté. Lumière tamisée qui attendrie tout le paysage : les pythons rocheux ont perdu leur ardeur, la courbe des vallons a gagné en rondeur, la plaine rassurante semble avoir déployé deux bras prêts à étreindre. Le ciel nous couve d’un regard scintillant. Ce soir, la nuit ressemble au jour… Dans sa mansuétude, elle envoie des lueurs délicates caresser nos visages éblouis. Et son baiser plein de clémence accompagnera les rêveurs vers des rêves empreints de candeur. Nuit câline… La nature émerveillée ronronne à l’abri du halot limpide, couronnée par l’immensité.

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