10/10/2011 Réécriture



Pour mener à bien la consigne du jour nous avons besoin d'une phrase riche en éléments indicateurs comme celle-ci :


« Nous étions au premiers jours de l’été 1945, et nous marchions dans les rues d’une Barcelone écrasée sous un ciel de cendre et un soleil fuligineux qui se répandait sur la ville comme une coulée de cuivre liquide. »

Carlos Ruiz Zafón « L’ombre du vent »


Objectif : la réécrire trois fois.

1/ De la façon la plus simple possible.

2/ Dans un style différent de celui qui est le vôtre habituellement.

3/ En ayant des pensées dérivantes, en allant au-delà de ce qui est écrit.


Vous pouvez en changer la disposition et le vocabulaire mais pas le contenu qui est en gras. Tous ces éléments « indicateurs » doivent être repris et surtout convertis par vos soins.





Francine


1/ Barcelone 45. En cette fin de printemps un soleil de plomb inondait la cité où nous déambulions, suant et haletant, comme irradiés de lumière.

2/ 1945. En bataillon de marche au feu de la Saint Jean nous paradions sur les avenues assommées de soleil, astre incandescent, qui dardait ses rayons ardents sous un ciel bas et noir où l’orage grondait.

3/ Il est douze heures pétantes sur le port méditerranéen de la péninsule ibérique. En ce 14 juillet 1945 Barcelone se cuit. Le ciel s’assombrit au fur et à mesure de la progression de la marée humaine, répondant comme par mimétisme, à la commémoration des extradés français qui se cachent du régime pro franquiste. Des hommes blessés, fiers d’être debout, sous les larmes brûlantes de l’astre de lumière, hissent le drapeau martyr face à l’humanité. La nature à l’unisson mêle l’or et le pourpre, tandis que la noirceur de l’âme humaine s’étend sur l’Europe impuissante. L’angélus résonne au loin, étouffant le bruit des canons. Le recueillement silencieux des héros ordinaires s’embourbe dans la moiteur du regain de l’été.


Dominique


1/ Fin juin 1945, nous arpentions les ruelles de Barcelone, malgré la chaleur, la ville était sombre, le ciel bas, le soleil blafard.

2/ Peu après le solstice d’été, en ce milieu de siècle, nous traversâmes la capitale catalane dans une atmosphère étouffante, où un ciel terreux, obscur masquait laconiquement un astre en berne.

3/ Ma mère avançait à grands pas, la tête haute, nous obligeant mes frères et moi à la suivre sans geindre ni nous plaindre. Nous avions traversé les Pyrénées pour fuir une guerre qui n’en finissait pas. La folie des hommes semblait ne plus avoir de limites. Nous étions au début de l’été 1945. Je me souviens de mes pieds ensanglantés, de la faim qui me tenaillait... Quand le voyage prendrait-il fin ? Lorsque nous atteignîmes  Barcelone, nous errâmes un moment dans cette ville étouffante et sombre. Le ciel gris, obscur semblait avaler toute luminosité, le soleil en berne paraissait happé par une atmosphère endeuillée... Pourtant le sourire éclatant qu'arbora ma mère lorsqu’elle se retourna vers nous dissipa toute notre tristesse, le climat ambiant n’eut plus de prise sur nous. Nous pressentions une nouvelle vie : ici nous n’étions plus des parias, de sales juifs. Nous allions enfin pouvoir poser nos valises et redevenir de simples personnes.





Mistraline

1/ Tandis que l’été de cette année 1945 plongeait Barcelone dans un étrange clair-obscur, nous avancions à l’ombre d’un soleil blême qui semblait endeuiller la ville.

2/ 25 Juin 1945 -  Une densité grisâtre plombe la ville -  Le soleil plane au-dessus des toits comme un oiseau de proie - Notre progression se change en procession -  Aujourd'hui Barcelone est une sombre veuve.

3/ Un voile de chagrin s’étendit sur Barcelone. Ce fut un lendemain de guerre que le soleil bouda.
Nous longions des façades monochromes, rencontrant quelquefois des camaïeux cendrés sur les murs fissurés. La proximité du ciel pesait sur nos crânes, rendant irrespirable l’air moite et soufré.
Nous avancions sans but, étourdis par l’ivresse.
De cette sale guerre, nous avions réchappé mais le glas qui sonnait dans nos cœurs, bâillonnait notre joie d’être en vie. Nos corps, dépouilles décharnées, claudiquaient vaillamment tandis que nos regards ternis, renvoyaient notre peine. Nous étions là, mais nos esprits perclus de traumatismes paraissaient encore et toujours captifs de Dachau et Auschwitz.
La ville rappelait la noirceur du veuvage ; il y faisait presque aussi sombre que dans le cœur des hommes.





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