Scènes jeunesses de Viols-en-Laval


Cette année Eclats de Mots a animé des ateliers d'écriture intitulés "DES MOTS AU DELA DES LIMITES" au centre fermé de Nîmes.
Les jeunes concernés avaient entre 13 et 16 ans et ils ont écrit avec brio sur de multiples thèmes en s'essayant au rimes et à la prose.
Le 16 Juin était organisé un week-end de "Rencontres", destinées à réunir ces jeunes en foyer ou en centre fermé de la France entière, à Viols-en-Laval dans l'Hérault.

Nous y étions ! Malheureusement pas pour restituer les textes mais pour que nos jeunes puissent participer aux activités artistiques proposées sur le site.

Manifestation qui nous donne l'occasion de communiquer sur ces ateliers afin de mettre en lumière certains textes des jeunes.





Celle qui me protège

Celle que j’aime

Celui qui me portait

Celle qui me faisait à manger

Celui à qui j’enseignais

Celle qui était belle

Celui en qui j’avais confiance

Celle qui est égoïste

Celui qui est généreux

Ceux qui m’ont banni

Lucas


Celui qui porte des chaussures artisanales

Celle qui a une tête d’animal

Celui qui fait mal, qui a une tête de chacal

Celle qui met des rafales

Ceux qui font mal

Celles qui sont compliquées

Ceux qui sont trafiqués

Celui qui aime dessiner

Celle qui aime le cordonnier

Ceux qui ont une tête de fumier


Emmanuel




Celle qui met de la marque

Celles qui partent au magasin

Celles qui vont chez le coiffeur

Ceux qui sont partis au salon de chicha

Celle qui est venue chez moi

Celle qui m’amène où je veux

Celle qui m’achète mes habits

Celle que j’ai dans ma vie.


Anzidine






Avant de mourir je voudrai voir mes enfants.

Avoir une femme, ma propre famille.

Je serai comblé car il y a beaucoup de gens qui n’ont jamais eu ça.

Du jour au lendemain tout peut changer.

On peut ne plus être là.

Ne plus voir ses enfants grandir.

Voilà pourquoi je serai comblé.

Avoir ma femme et mes enfants à mes côtés, ça me donne la force de ne pas crever.

J’aimerai être un papillon

Me déplacer en volant,

Je verrai les choses différemment,

Je survolerai l’océan rempli de poissons.

On est nés pour mourir…

Le point commun à toutes les espèces du monde,

C’est la mort.

Gino







J’ai la dalle dans les dédales du labyrinthe, je me perds…



Une pièce dans un désert.


Sahara, là où la terre et le ciel se rencontrent.


Beauté et danger conjugués.


Pays inconnu où j’aimerai aller.


Où l’on se perd facilement comme mon cœur est perdu.


Pour l’instant je ne vois personne à l’horizon, pas d’oasis, seuls m’éblouissent les rayons du soleil.


Je tombe dans un rêve qui m’encourage à continuer mon chemin. Le chemin de ma vie.


Je sens que je n’irai pas au paradis pour mes délits. Depuis le berceau, je rame sur l’eau sans avancer.


Mais je continue de suivre mon destin bien que ma vie ne soit pas jolie, je reste en vie.


Je pagaye, je pagaye pour rejoindre mon futur mais le poids d’une ancre me retient au fond et ça devient de plus en plus dur.


Gino, Thomas, Lucas, Malek.






Je marche tout seul dans la vallée de la mort. Sans avoir peur je tremble encore.




Faudrait pas mélanger les lions et les chats, moi je suis qu’un rageux et je cherche une proie.



Fréro on vend du crack puis on va en prison ; résidus de cocaïne et moi je pète un plomb.



Les Schmidt sur le dos, les coups de fil et les flashs m’ont rendu parano. Je suis enfin sorti de mon troupeau, je cherche un poto plus costaud.



Ma chaîne, ma haine, j’veux d’venir riche, bientôt millionnaire à même pas trente piges. Face à la maille j’suis un daltonien : j’vois pas d’couleur, j’sens pas d’odeur. J’ai trouvé la faille, j’dois pas avoir peur de lâcher mes pleurs…



J’ai tourné le dos, j’ai reçu des coups de couteau maintenant du sang coule à flots. J’ai vu des regards percer mes repères et des bavards piquer mon p’tit frère.



Eh Man ! L’amour y en a toujours pas, les sentiments moi j’les cache si bas…



Mes aînés m’ont rejeté à coups de pied, les fessées sont passées, cessez de m’arnaquer !

Aïssa







Avec le concours de la Préfecture de région du Languedoc-Roussillon 
Direction régionale des affaires culturelles



Commentaires

  1. Ces jeunes sont capables d'écrire et de donner de façon étonnante, avec force et émotion. J'en suis encore troublée. Bravo à eux, et à Virginie. Anne-Sophie

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