09/05/2011 Le secret des toponymes

En partant de tous les noms de lieux, de rues où nous avons vécu, en nous attachant aux sons de ces noms, en nous laissant emporter par leur musique, nous nous livrons sans toutefois tout dévoiler...


Texte de Francine

Arrivée sur terre dans la sueur et la douleur sur la colline qui travaille, face à la colline qui prie, que le hasard de la vie fit fuir vers des cieux plus cléments.
Arvieux, son Coin, le temps des premiers pas et ses neiges quasi éternelles qui se déverse sur Aiguille. Ses rues en enfilades filent vers le Guill.

Besoin de se ressourcer et les jours heureux de Keraven à Saint Gildas de Rhuiz. L’école et ses déprimes à Rezé rue Labattu. On se bat par quartier et la raclée pour qui est tombé.
Puis Vannes et sa rue des arcades où l’école buissonnière se dispute à la flânerie, la rêverie. L’adolescence désabusée innocente de la découverte de la vie.
Retour difficile à la civilisation d’abord à Caluire, rue de la Libération qui fut débaptisée au profit de Jean Moulin par la mode pro résistante des années socialistes.
Le social si bien nommé qui passe par Cuire, chemin de la Gare, où les derniers rêves s’envolent comme les feuilles mortes.
L’université de Lyon II permet de se perdre à la Croix Rousse, rue Jacquard, illustre inventeur du bistenclac. Colocation, association, déstabilisation, évasion.
La route et ses détours, l’aventure et l’insouciance jusqu’aux frontières afghanes où le vol décalé se perd en fumée….
Puis le miroir aux alouettes, La Barnerie à Saint Alban sous Sampzon, communauté, paysages dorés, rêves émancipés. Les limbes et l’utopisme de l’Ardèche sauvage.
Ruoms et ses brasseries. Rue Jeanne d’Arc, sociabilisation, image égratignée.
Laurac et ses dolmens. Quartier Guignon, le château où les fouilles grouillent d’ossuaires et d’ossements, dents au formol et fragments de pierres retournées.
Assagissement à Saint Gervais de Comolas, se fondre dans la foule anonyme et perdue dans ce nouveau pays.
Bagnols sur Cèze, rue de Feltre, du nom de sa ville jumelle italienne, qui feutre ses silences et sa foule chamarrée.
Les Cadierres à Saint Laurent de Carnols, on s’installe, on se fond, on s’oublie et on ressemble à ceux que les mystères de la vie font se retrouver sans se chercher des yeux.



Texte de Dominique
Alsace, Ottmarsheim, Marcholsheim, mon enfance s’attache à cette contrée de glace...

Déchirement vers le lointain, le train de ma vie m’entraine : Parmain, personne ne me tient par la main, ma faim d’insouciance se heurte à la gravité du monde, Parmain, je te hais en juillet ! Réponse à mon angoisse, finie la poisse :  je prononce Nyons  et j’y fonce ! La petite-fille chante sur Claude François, le poids s’allège, légèreté, sensation d’éternité... 
Pierrelatte ! Je me hâte de grandir ! Premiers flirts, premiers heurts... Montélimar, je suis sans fard, Montélimar tu m’as permis de démarrer ma vie de femme. Je passe mon bac puis vagabonde autour du monde... Entrainée par des amis, j'atterris à Paris, et te rencontre ! Cornillon : mon ventre est rond, à Saint Gély, époque bénie : nous sommes trois, je veux y croire ! La Davalade, tout se décale, nos chèvres cavalent et tu détales... Ardèche, pour moi rime avec dèche. Goudargues, mon arrogance s’est envolée, bonheur,  souffrance sont mélangés. Travail alimentaire : éducatrice ! En parallèle j’éduque mon fils. Mon fils grandit, il me défit !  A Saint André, je suis posée, Phil est tombé pile, je suis mariée... Que de chemin parcouru, tout ce vécu me laisse rêveuse, je me sens heureuse...   




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