05/04/2011 lieux évocateurs et mots en dérive

Vous partirez d’un ou plusieurs noms de lieux où vous avez vécu, séjourné, visité...

L’objectif premier sera de s’attacher aux sons plus qu’au sens de vos phrases !
Vous laisserez la phrase se distordre pour capter autre chose qu’un souvenir lointain, quelque chose de flou qui va contaminer le toponyme de départ.



Textes d'Eliane


LODZ, ville létale, bourg laid, lourdingue, tu les as lourdement largués, lâchés. Plus de vie.

HANOVRE, navré, enfin ivre de vie, œuvre de D…, par la vitale renaissance, tu vis. Résurrection !

PARIS, perdu au fond du puits, péniblement, tu prétends à une nouvelle vie. Renaissance !

TEL AVIV, ville vive, ville avenir, tel l’abime a verdi à ta venue. A la vie !

NIMES, qui me mine, a déminé les miens, mais ce môme à mi-chemin a mollesté ma main. Miettes de vie. Mortel !



Texte d'Anne-Sophie

L’Algérie, égérie de leur vie, en transit vers une France rance où commence ma naissance.

Stress, errance, enracinement du silence, lenteur oppressante.
Les cris le bruit me réaniment, je gesticule je bouscule sans basculer
Les balustres bornent les rues lugubres d’un univers vétuste.

Turquie, j’ai surpris ton soleil de six heures sur les hauteurs
Le doux labeur de ses rayons flatteurs
Sa lumière miel suave léchait l’ocre des pierres ancrées à la chaux
Oisive, j’ai siroté l’exotisme sucré de l’agave.


Varsovie, vie sous-vide sans avis ni vision
En ovni sous fusion sous frustration
Trousse de survie : les cris le bruit
Au secours je surchauffe sous la cloche
Je m’enfuis sans faire le tri
Je défais sans fard le fatras que bien plus tard


Aéroport pour rester amarrer au port
Je m’endors au comptoir mourant
Me sclérose dans l’armoire de la morale
Virose d’une paralysée sans départ
Immobilisée dans les couloirs du retard
Appareillez le défunt, le funambule se réveille enfin !

 

 

Textes de Marie



Quelque part


Verdun, verdict vengeur pas piqué des vers,

Traces indélébiles, tragédies débiles, pas de bol.

Obus sur le sol, abus sur le sale, les soldats sont seuls.

Obtus sommeil, mille corps reposent en ton ossuaire.

Ma vieille endormie, serais-tu morte sans tes cimetières?

Réhabilitée aujourd'hui, tu montres ta durabilité,

Cité bourgeoise côté Meuse, Cité Verte côté prolétaire.



Me suis retrouvée à Bellegarde par mégarde,

gardée par la Belle dégradée, garnie de gradins.

Ai acheté une maison, inachevée sans raison.

Doucement en décembre, l'eau déborde dignement, c'est dingue!

Trouver un logement, prouver joliment, c'est la pamoison

puis le mobile-home m'habille l'âme, maudit l'homme,

des mots dits, laminants, dénoncent l'urbanisation.



Cyclades en cyclo, ballades en bateau, calades en cadeau,

Ilots arides, plages torides, paysages splendides.

Naxos l'aînée, Délos la sacrée, Paros la marbrée, Ios et son Odyssée,

Idéales pour rouler sa bosse, pour faire la fête à Mykonos,

Coupoles bleutées, murs chaulés, églises byzantines blotties au chaud,

Rendez-vous pour une virée, au départ du Pirée.




Texte de Mistraline


Rue du 4 septembre, Aubenas, quelle aubaine !
A l’aube d’une aubade, préface d’un face à face.
Facéties oubliées, facettes repliées, réplique fusionnelle.
Fusibles fragiles, agile torture, décuplent l’attrait par des jeux millimétrés.
Traits déplissés ; un sourire dans un reflet - réflexe.
Une flèche obture toute réflexion. De subtiles actions intensifient les sensations.
Cœurs affamés, corps effeuillés, cuirs effleurés.
Flux éphémère, les lèvres se déplient, se déploient, s’emplissent et glissent de haut en bas. Suprême supplice.
Noyade dans les replis alanguis, ruades sans répit.
Peaux lisses, peaux lasses enlacées, gorgées de chair docile.
Course aux délits candides, sans effusion de vice.
Viscérale attirance, danse vissée au socle des amours fébriles.
Habiles mamours, soupirs de désir.
Déshabillés, émoi apaisé, d’un duo raccordé par les accords secrets validés par Vénus…



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

12/06/09 La fille d'acier

03/05/2011 Notes de chevet