8/6/2010 Que dire du livre ?

Carlos Ruiz Zafón, L’ombre du vent

« J’ai grandi entre les livres, en me faisant des amis invisibles dans les pages qui tombaient en poussière et dont je porte encore l’odeur sur les mains. »

Pensez-vous qu’un livre puisse être plus qu’un objet ?
Vous emploierez le ON universel pour raconter votre vision du livre.



Texte de Mistraline:


L’instinct papivore

Un livre ça vous prend toujours quelque chose mais sans en avoir l’air. Ça exige fidélité et attention ; imaginez-vous lisant dix livres en même temps et de façon décousue, vous ne liriez pas, en vérité vous consulteriez l’annuaire, que ce serait pareil.
Le livre exige de surcroît de la compréhension, des émotions et parfois même des nuits blanches…
Seulement quand la rencontre avec « Le livre » survient, tout ce qu’on a sué d’effort pour lire des multitudes de lignes, qui s’effacent dès lors qu’on les a survolées, disparaît et quelque chose se produit: une impalpable relation.
Le livre devient comme un ami auprès duquel on se réfugie, on se réconforte, on puise en lui une force vive qui nous porte à croire que quelque part, quelque chose a œuvré pour nous mener jusque là.
C’est comme dans les relations humaines, il y a les anciens camarades, les nouvelles rencontres, les meilleurs amis, les meilleurs ennemis, ceux dont on ne se séparera jamais, ceux qui ne font que passer, ainsi vont les livres dans nos vies.
Ils ne sont pas de chair mais sont à l’image de certains êtres qui nous sont chers.
Ils nous accompagnent, nous marquent, ils nous ravissent, ou nous blessent, selon qu’ils sont tendres ou amers. Selon qu’ils nous réjouissent ou nous peinent.
Ils sont là quelque part dans notre tête, dans notre cœur, eux qui nous ont vu et nous ont fait grandir, pages après pages.
Selon qu’on soit fille ou garçon, nous avons lu, les Martines à la plage ou à la campagne, nous avons engrangé un imaginaire au cœur des contes qui nous ont abreuvés depuis le berceau.
Le livre est un ami fidèle, qui attend simplement qu’on le consulte. Il est là, quelque part sur une étagère, sur une table de chevet, à un endroit où l’on est sûr de le trouver.
Finalement, le livre n’attend que nous pour ressusciter ses mots et nous les donner, au travers de quelques pages cornées ou fraîchement imprimées.
Le livre est un don, le don d’un autre qui nous ait inconnu mais qui nous veut du bien, sans doute.


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