11/05/2010 Ah si j'étais un homme !!!

Leçon de séduction...
Si vous étiez un homme, que feriez-vous pour aborder une femme comme vous et comment la séduiriez-vous ?

Transfert oblige : pensez homme, agissez homme… vous n’avez par exemple plus la capacité de faire plusieurs choses en même temps !



NB: Si vous êtes un homme, inversez les rôles !!







Texte de Mistraline

Il y a deux types de filles, les pisseuses et les ogresses. J’ai toujours été attiré par les ogresses ! Je les trouve truculentes et colorées, un peu épineuses et assez coriaces mais que voulez-vous, ces filles là ne me laissent pas de marbre et même s’il faut pour les attirer déployer des efforts herculéens, je suis le premier à me prendre au jeu.

L’ogresse se repère assez vite même mêlée à la foule, elle rie plus fort que tous, et élève sa voix dans des tonalités hors norme, ce qui soit dit en passant peut vite se changer en arme de destruction massive. Vous aurez compris qu’il est difficile de passer à côté de l’une d’elle sans la repérer.

J'ai beau être aguerri, j’ai pourtant était à deux doigts d’en ignorer une.
De prime abord je l’ai trouvé sage, un peu réservée, toute seule devant son petit café - noir, comme le deuxième regard qu’elle m’a jeté. Ce trait si caractéristique de l’ogresse m’a rappelé à la raison, elle cachait plutôt bien son jeu mais je n’avais plus aucun doute, je venais de trouver une partenaire de taille.
Avec l’ogresse, il faut résister, c’est la règle d’or ! Surtout ne pas céder, ne pas reculer, faire face et partir au front la fleur au fusil.
Elle n’attend que ça ! Mais elle fera tout pour me déstabiliser, sa façon à elle de faire le tour du propriétaire, de savoir un peu ce que j’ai dans le ventre.

Ma réponse au regard noir, fût un haussement d’épaule interrogateur dans sa direction. Précisons que je suis accoudé au comptoir d’un joli petit bar et que la fille est assise sur l’une des banquettes de la salle. Elle tape sur son ordinateur depuis vingt minutes sans guère en lever le nez.
On reconnaît une ogresse à son temps de réaction, elle part au quart de tour avec la précision d’une montre suisse.
Imaginons que je m’approche et lui dise :
- "Alors ça va ?"
Premièrement je serai foudroyé du regard et deuxièmement elle m’enverrait balader sur un ton acide comme un jet d’urine et me moucherait d’un :
- "Pourquoi, j’ai l’air d’aller mal ?"
Je connais la chanson, aussi je m’approche d’elle assez vite, histoire de la prendre de court, je m’assoie à ses côtés sans rien lui demander, je pose mon verre sur la table et en la regardant bien dans les yeux et je lui dis :
- "Alors ? On va à la pêche au gros ?"
A ce moment là, elle est comme vous, elle ne comprend rien. Elle me gratifie d’un regard un peu méprisant.
Mais je continue :
- "Vingt minutes de perdu sur Meetic alors que je suis là, tout proche, plus vrai que nature ! C’est quand même dommage !!"
Elle rie sous cape et répond :
- "Ouais, c’est con, mais j’préfère quand même pêcher sur Meetic."
Je n’ai aucune idée de ce qu’elle fait avec son ordi mais je vais la flatter un peu histoire de voir à qui j’ai affaire :
- "Une fille comme toi sur Meetic, c’est vraiment donner de la confiture aux cochons !"
Et là, du tac au tac, l’ogresse entre en scène :
- "Même si la confiture en question aime les cochons ?"

A ce moment là, si par faute de goût je m’engage dans la brèche ouverte, c’est mort, elle m’expédiera d’où je viens, à la vitesse de la lumière. Du coup, je la prends au dépourvu :

- "Alors là question cochon, je suis calé, j’ai élevé des noirs de Bigorre pendant des années, des cochons d’inde aussi mais c’est plus difficile, pas assez zen, le moindre battement de cil un peu brusque peut avoir des conséquences fatales sur leur rythme cardiaque."


L’ogresse me regarde riant du coin des yeux mais tout le reste demeure verrouillé.

- "Dis moi t’as pas mieux à faire de ta journée toi, que de rester là à me parler de cochon trop sensible ?"

- "Si j’ai mieux à faire, tu penses ! Mais pour une fois que je trouve une fille douce comme de la confiture, je reste un peu collé, quand même."

- "Tu t’appelles pas zobie la mouche au moins !"

J’avoue qu’à ce moment là, je perds le goût d'en rire. Je la dévisage, incrédule. Elle cesse de taper sur son clavier, éteint son ordinateur et sort une arme totalement inattendue : une salve de gentillesse.

- "C’était vraiment con d’avoir dit ça ! Excuse-moi. Comment tu t’appelles ?"
- "Porcinet."

Son rire perce le silence qui règne dans le troquet et laisse entrevoir la douceur de l’ogresse.








Texte d'Anne-Sophie


C'était son premier jour. Tout le monde était au courant de sa venue. Je l'avais déjà croisé deux fois au réfectoire, cette grande brune au verbe haut et la rétorque aisée, frisant la séance sur le divan. J'avais appris qu'elle était là depuis 15 ans mais qu'elle n'avait encore jamais occupé le poste d'acheteur. Moi, par contre, acheter, c'est mon métier depuis 20 ans mais que voulez vous j'ai la bougeotte alors je change d'entreprise ou de secteur aussi souvent que la lassitude me gagne. Le chef nous avait dit qu'elle viendrait après sa semaine de vacances. Il semblait la connaitre, d'ailleurs aujourd'hui je me demande qui ne connait pas cette fille.

En général, je suis plutôt matinal, dès l'aube j'ai le mords aux dents. Je pensais être arrivé comme d'habitude le deuxième dans ce service de quinze personnes, juste après l'ancien, celui qui tient les murs. Je poussai alors la porte et à peine entré je sentis une présence inhabituelle. Une odeur de parfum flottait, les néons brillaient jusqu'au fond du couloir, des talons claquaient à vive allure. Cette fameuse Anne-Sophie tourbillonnait ça et là, à la manière d'une Maya, comme je les appelle.

Au fait il faut que je vous dise, je m'attache à croire que dans la vie il y a les Maya, ces femmes efficaces qui évoluent quotidiennement comme dans une ruche mais qui ne savent pas vraiment s'arrêter et puis celles qui planent, rêvent ou qui attendent qu'on les secoue. Autant vous avouer que je les préfère active à passive, car mon jeu de grand séducteur consiste à les apprivoiser, les écouter et me rendre indispensable dans leur vie de labeur.

J'étais dans le service depuis un peu plus de six mois. Je connaissais pas mal de fournisseurs, les règles d'achat, toute la panoplie de procédures, en bref pas mal d'atouts qui faisaient de moi un homme sûr de lui, de confiance, avec une expérience majeure en la matière, un certain bagout. J'avais exactement tous les ingrédients pour la mettre dans ma poche.

Ce matin là elle avait du arriver à huit heures pile, l'ordinateur ronronnait, le logiciel d'achat lancé, elle triait avec frénésie les fax de la nuit et répondait au téléphone. Spontanément, j'ai voulu lui faire la bise, elle m'a tendu la main. Dans la foulée je lui propose un café, elle me répond avoir déjeuné à six heures et engloutie quatre tranches de pain complet. Houlala, j'avais affaire à une vrai, une pure Maya. Elle enchaine trois questions à la fois, et là je lui réponds net avec un grand sourire et le regard enjôleur, "pas de problème je vais t'expliquer mais avant on boit un café et on prend le temps". Elle n'entend pas et je lis déjà sur son visage un signe d'agacement. Je la vois reprendre les rennes et moi je me sens tel un cheval au galop. Pas question de céder à son rythme, mon objectif : la suivre de loin, la laisser se sentir terriblement utile et efficace, et surtout rester là, inébranlable comme un pilier.

Elle me subjugue, je suis fasciné par sa rapidité, son aplomb, son exigence. Mes yeux roulent sur ses formes, je sens qu'elle apprécie mon insistance. Malgré ses tacles et son humour grinçant, je progresse lentement sur son terrain de jeu, confiant et quasiment certain de gagner un jour la partie. Je sais pertinemment qu'avec ce genre de femmes, il est inutile de trop parler, important de les faire rire, de garder une certaine fantaisie, de se montrer à propos dans chaque situation et surtout de ne pas se plaindre car il faut garder à l'esprit que les Maya en feront toujours plus que nous, les hommes. Missionnée depuis l'enfance, modelée par l'éducation, elles optimisent quotidiennement le temps et l'espace, quelles que soient les contraintes.

Trois mois plus tard, elle ne me pose plus de questions, elle maitrise, commande à tout bout de champs, négocie simultanément en français et en anglais, et démarre ses journées en coordonnant mille et une tâches, faire couler son café, programmer son téléphone sur haut parleur, écrire tantôt sur ses feuilles tantôt sur son clavier, plaisanter, discuter tout en pensant à son repas du soir. Elle est bruyante mais attachante, et bien souvent à mon écoute.Une complicité est née entre nous, je connais la limite de son intimité, son profond respect. Je sens que ma présence lui plait, mon côté farfelu lui permet d'être moins sérieuse.

Je me demande souvent comment est il est, celui avec qui elle partage sa vie. Et oui elle est mariée et je la séduis en toute conscience. Je me dis que s'il a su la garder auprès de lui et la rendre si femme après toutes ces années, c'est qu'il doit sûrement un peu me ressembler.




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