22/05/09 Déformation


Et si certaines expressions que nous affectionnons étaient un temps soit peu modifiées, qu'est-ce que ça donnerait ?



Texte de Ben



- -Papa ! Papa ! Regarde ce que j’ai pris, là, à la boutique.
- -Mais voyons, Colin, repose ça tout de suite !
- -Pourquoi ?
- -Eh bien, parce que c’est mal. D’ailleurs on nous punit pour ça, qu’on soit petit ou grand. Dans ma jeunesse, j’ai exactement fais comme toi et mon père m’a dit : « qui vole un œuf, vole un bœuf ».
- -Ouah ! Mais il faut être fort comme un turc alors ! Dis, je peux soulever un cheval alors ?
- -Mais non ! Pense plutôt à l’image.
- -Ah ouais. Je vois bien un gros Turc, avec un bœuf sous le bras, qui court et qui a trop les boules parce qu’il est trop fort parce qu’il a éclaté l’œuf dans sa main.
- -N’importe quoi, toi alors. J’ai fait un fils bête comme ses pieds, ou quoi ?
- -C’est vrai ? Comme mes pieds ? Mais tu sais papa, ils ne sont pas bêtes mes pieds. Tous les jours, en allant à l’école, je ferme les yeux et, eux, ils trouvent le chemin rien que pour moi. Je les aime mes pieds.
- C’est bien, mon fils. Je suis fier de toi. Continu à chérir ton corps et crois moi il te le rendra un jour.
- Ben, papa, pourquoi tu fais cette tête ?
- Pour rien. Ton père a un vrai cœur d’artichaut, c’est tout.
- Ne prends pas trop chaud alors sinon il va cuire.
- Ne t’inquiètes pas, il est souvent refroidi par ta mère.
Une fois rentrée à la maison
- À table ! Artichaut, ce soir.
- Nooooon ! Maman, t’as pris le cœur de papa !
- Eh bien, tu n’es pas un peu petit pour savoir ce genre de chose ?
- Mais maman, c’est terrible ! Tu n’as pas le droit de faire ça. Il va mourir !
Le père qui a vu la scène débarque
- Calme toi, fils. Là, tu l’entends battre ? Tout va bien. On ne mangera pas mon cœur ce soir.
- Mais c’est toi qui m’avais dit que tu avais un cœur d’artichaut. Alors j’ai cru… J’ai eu peur !
- Ça va, ça va. C’est pas grave. Tu sais, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre.
- AH SI !! Moi, j’adore tous les pieds.






Texte de Mistraline


- Chez les Gargoulins on est cul-terreux de père en fils depuis des rustres, pas vrai Blaise ?
- Vrai Pa’. On est des rustres.
- Allez viens, on va casser la poutre.
- Avec c’qu’a préparé la mère sûr qu’on va la péter la poutre !
- Un vrai torchon bleu c’te femme là. Blaise met donc un peu la main à la tarte, faut pas toujours qu’ça soit les mêmes !
- Tu veux une part comment Pa’?
- J’veux la part belle pardi ! Ah, ah, ah !!!
- Avec toi c’est toujours pareil, tu manges comme un chantre.
- Blaise mon petit, tu ferais bien de mettre un peu d’eau dans ton pain, histoire d’étouffer tes réflexions désobligeantes.
- C’est qu’t’as toujours les yeux plus gros qu’la fente.
- Et ben, c’est comme ça ! J’ai la bouche affamée mais l’estomac fermé.
Trop de soucis… bientôt les ch’vaux blancs, sûr...
- Dis pas ça Pa’.
- C’est le début d’la faim, fils, alors bon appétit !
- Mais les chevaux blancs, Pa’, c’est bien ceux qui mangent les pissenlits sans la racine ?
- Oui Blaise, c’est bien ça… au paradis on ne mange que le meilleur tu sais.
- Ben non, j’sais pas, suis jamais allé au paradis moi, puis des ch’vaux blancs, suis pas pressé d’m’en faire !



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