19/05/09 Au pied de la lettre



Sens propre ou sens figuré ?



Texte d' Anne-Sophie


Entre Chèvre Chien et Loup…

J’avais 3 semaines devant moi avant qu’il me mette sur le carreau, quatre mois après n’avoir rien fait, enfin si, fait l’enfant, enfanté quoi !…
Dans mon cas, il aurait mieux valu être cheval que charrette, mais bon...
J’entre alors dans son bureau et j’attends qu’il raccroche.
Il dit « oui »… « non »… « mm » … « mmmm » … « oui »… « NON !!! ». A grands seigneurs peu de paroles, quoique… seigneur oui, mais grand pas vraiment... Moi trop et lui pas assez, la partie était loin d’être gagnée…

Il repose le combiné et je lui dis :
« la patience est vertu des ânes ! »,
« quel âne ? »,
« et bien moi ! Anne je m’appelle ! »,
« Oui ça je sais ! mais cette vertu, peut être pas…»,
« Ha oui ? C’est ce qu’on va voir ! Alors où est mon bureau ? »,
« Y en a pas »,
« une chaise ? »,
« encore moins ! »
« Moins qu’une chaise ? Un trépied alors ? »,
« pas du tout ! »,
« Alors où est ce que je vais ? »,
« Là bas, vous voyez si j’y suis ? Allez-y et patientez, Anne ! »,
« Sophie, je précise !».

La 2ème semaine je reviens et je lui dis :
« Savez vous que je ne me ferai pas votre brebis car vous êtes un loup ! »,
« Sûrement ! Vous connaissez le dicton ? Quand on parle de moi, on en voit la queue…»,
« Tiens donc ! Mais j’en connais des loulous comme vous ! »,
« Ha oui ! Des comme moi ?! »,
« Des qui changent de poil mais non de naturel ! »,
« Madame mais où la chèvre est attachée il faut qu’elle broute ! »,
« Normal pour un homme de votre taille ! vous ne voyez pas plus loin ! »,
« C’est le moins qu’on puisse dire ! »,
« Alors où vais-je brouter cette semaine ?! »,
« Question d’herbe ! »,
« De l’herbe ? de la bleue ?! »,
« Non, de la plus verte ! De l’autre côté de la barrière ! Patientez l’âne, patientez ! »
« Sophie je vous rappelle ! ».

La 3ème semaine vint enfin et je dis :
« Donnez-moi pour de bon de quoi faire ! Je ne vais pas sans arrêt brouter par ci brouter par là, je ne suis pas une brebis galleuse ! »,
« Une brebis belleuse, ça oui ! »,
« Peut-être que je bêle ou que j’aboie, mais je ne serai pas votre chien qui a la rage ! »
Soudain il crie « A chair de loup, sauce de chien ! »
« Arrêtez de brailler comme l’âne en plein marché !!! »
« Sortez Sophie ! »
« Volontiers mon loulou ! »


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

05/10/09 Après le tremblement

Image
Inventer l'après Texte de M LUNDI APRES LE TREMBLEMENT « Il n’y avait pas de neige fraiche dans les rues. Seul des vieux blocs durcis et sales s’étaient empiles de deux cotés de rues tels des mots tombés en désuétude » Des trainées boueuses sillonnaient les ruelles, passaient sur les décombres, coulaient dans les flaques d’eau glacée. Dans le quartier coréen les portes des bars étaient fermées, les murs fendus, les chaussées défoncées n’attiraient pas le client. Les filles qui faisaient le tapin se chauffaient les mains et les fesses autour d’un brasier allumé sur la place. Les petites constructions appuyées les unes contre les autres tenaient à peine, à l’angle de la Rue des marins et du Boulevard du Port des gros madriers renforçaient tout un pâté de maisons. Tout était silencieux, des gens arpentaient les ruines avec douceur, déplaçaient les débris amoureusement guettant le moindre souffle annonciateur de vie. Pas d’éclat, pas de coup ni fracas qui puisse déstabiliser ce qui é
Lire la suite

12/06/09 La fille d'acier

Jacques Prévert, la fille d’acier, extrait de Paroles Fille d'acier je n'aimais personne dans le monde Je n'aimais personne sauf celui que j'aimais Mon amant mon amant celui qui m'attirait Maintenant tout a changé est-ce lui qui a cessé de m'aimer Mon amant qui a cessé de m'attirer est-ce moi? Je ne sais pas et puis qu'est-ce ça peut faire tout ça? Maintenant je suis couchée sur la paille humide de l'amour Toute seule avec tous les autres toute seule désespérée Fille de fer-blanc fille rouillée Ô mon amant mon amant mort ou vivant Je veux que tu te rappelles autrefois Mon amant celui qui m'aimait et que j'aimais Texte de Ben Trop tôt, à l’aube, elle s’arrache de la couche cotonneuse. Elle marche, vêtue d’un rien de chemise, Dans l’herbe humide d’iris et d’aurore. Je la regarde Elle est si belle, si bien, si comme elle est, si comme je l’aime. Je la regarde Et n’ose plus bouger. Son harmonie est claire, folle, calme. Seule, elle est. Seule, el
Lire la suite

03/05/2011 Notes de chevet

Image
Les Notes de chevet appartiennent au genre sôshi (écrits intimes). Sei Shônagon est dame d'honneur de la princesse Sadako dans les premières années du XIème siècle à la Cour impériale japonaise au moment de la plus grande splendeur de la civilisation de Heian. Elle note nuit après nuit ses émotions, ou plutôt ce qui dans la journée a été cause d'émotions. L'originalité est qu'elle les classe. On peut donc ainsi faire le lien entre une émotion, un sentiment et les images qui l'induisent. Notes d'Anne-Sophie Choses troublantes : Une séduction sans parole, une attirance dans le silence, une nuit dans des bras inconnus puis partir. Sur le quai, regarder partir quelqu’un dans un train. Des retrouvailles après de longues années de séparation. Les lendemains d’un deuil. L’affection que l’on porte au personnage d’un livre. Choses qui émerveillent : Pousser l’enfant qui veut naître et l’attraper à pleines mains. La re
Lire la suite