28/04/09 Tautogramme


C'est l'histoire d'un texte dont la majorité des mots commencent par la même lettre !


Texte d'Anne-Sophie

Ce soir au bar de la gare,
c'est Mauricette qui soûle les bois-sans-soif de ses facéties pernicieuses,
singeant sa voisine du dessus, Sidonie, à l'impérissable sourire de six dents sciées, le soir de ses noces.
Satirique, elle s'adonne avec splendeur et sans scrupule à de scélératesses sournoises.

Sa voix suave et sirupeuse simulait les assauts de son sémillant seigneur Célestin, sauterie d'un soir scabreux, où sa sotte séditieuse ne se soumettait à aucune semonce, ni séduction.
Ce soir là, Mauricette scandait les vagissements sauvages du soupirant inassouvi, et de sa fessue Sidonie sans cesse sourcilleuse.
Même le cil d'un pinceau sur sa cuisse n'aurait pas suffit à faire sourire la jouvencelle, tant la frousse s'était installée dans son pucier.

Célestin, assoiffé de sexe, ne cessa pas et succomba somme toute aux avances de sa voisine de dessous moins serrée de la pince.
Mauricette s'étonna de son succès et se laissa saisir par les prouesses exceptionnelles de ce sacré Célestin.

Ce soir, au bar de la gare, comme tous les dimanches soirs,
ce sont les mêmes hagards accoudés au comptoir
qui coassent de sinistres histoires,
coagulés autour d'un pinard dérisoire,
isoloir des déconfits de la vie,
refuge de tous les transfuges.

Sacrés briscards, ils retrouveront leur placard, noirs comme des cafards,
sans savoir qu'ils se laissent choir dans les couloirs du désespoir.




Texte de Pierre

Pas de pot, pauvre papa…
Ce soir, au bar de la gare, gare ! Ca grouille de gars graisseux et gras. Ce gros, là, s’est souvenu sans le vouloir du pedigree d’une de ses poules.
- « Pardi ! Perdu pour perdu, prédit Papounet, prenons pas de pincettes.»
Pin-pon ! Pendant que Papounet papote, passent des pompiers.
Perclus de pains, le poste postillonne. Poursuite d’une passable passade, Papounet promet, pauvre pomme, dans le parlophone : «Poupoule, Paris pour paradis ! »
Poupoule pavane, précieuse, prend les paroles et perd la prudence.
Plus près, plus proche, parlant par petits pas, Papounet pérore, prie la pépée de patienter.
Pépée plie.
- « Paf ! prévoit Papounet, pipelette est prête ! »
Par paires, progressent les sapeurs, sapant sans pioches six sampans sur le port. Six cibles sensibles sous ces cieux cireux.
Plus six vieux, pas plus, qui pissent, perclus, par précaution, pour priver la poudre des pirogues de pires pétarades.
Pourtant, Papounet perd pied. Poupoule parle de partir pour Pise. Penchant pervers, Papounet prend pari : poupoule partira pas.
Peine perdue ; pour plaire au préfet, pour péter le Plan, pour performer plus près des prévisions policières, pour parader, pour percevoir les primes, la patrouille, passant, plante un PV—plus poste, plus procès prévu—au Papounet paumé sans papiers.
Boire, aux soirs de bagarres prend des pistes peu pudiques pour te prôner, Papounet, de pieuses privations.
Hagard, tu perd les pédales.
Privée, pépée pleure. Pas par plaisir.




Texte de Mistraline


Béatitude d’un barbu...

Ce soir au bar,
Barbara baratine un barbu bourru.
Un beau beatnik, un bobo bling-bling
qui balbutie des broutilles de bagatelle,
des bah ! des bof ! des ben…
des borborygmes de bafouilleur.
Barbara joue les braves filles
et bénévole, butine la bête,
son beau benêt bredouille
bécote brièvement la bienheureuse.
Quand passe une Barbie blafarde
le barbu bégaye un filet de bave,
Barbara pressent le bide…
La Barbie barrie de bonheur !
Bouée buccale boursouflée


Béatitude d’un barbu badant une blonde béante.

Le bourricot et la bécasse,
breneux, se branchent et s’ébranlent
bouleversée par leurs baisers
Barbara busque son buste et blêmit.
La bigote bondit brusquement sur la bandante
qui bêle comme une brebis.
Barouf belliqueux pour un brimborion sybarite
qui brandille du bout sans broncher !
Cette bacchanale laisse bien sûr les badauds baba
qui bénissent la badauderie des deux bringues:
Ca s’balance des beignes à la bastonnade,
des coups de bottes par bourrade,
une bonne branlée entre bergères
des bosses, des bleus, quelques blessures...

Béatitude d’un barbu badant une belle bousculade.

Blessé par des bourdonnements qui le brocardent
bizarrement, il s’improvise belluaire
brisant le bal des belliqueuses,
il est au cœur de la bisbille.
Braquées contre lui, les bellicistes
bombardent alors le bonhomme
de coups de bottines en bouchardes.
Le barman biscornu balise et lui évite le billot
A grands coups de barbituriques,
il bloque la baston des brindilles
s’obstinant sur un baba cool.

Béatitude d’un barbu badant un barman biscornu !



Commentaires

  1. Journée jubilatoire à lire vos jargons et jeux de mots tels des jingles jetés sur la toile... Jouez encore jongleurs de phrases

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