20/03/09 Un petit air m'habite


Et la chanson, me direz-vous...
Véritable source d'inspiration qui grave en nous des paroles qui résonnent
.


Texte de Catherine Lanos


Comment vous dire ?


Au bout du téléphone….
Il y a le grain de votre voix
Et le battement sourd de mes émois
Et de vous à moi
Tous ces mots que je n’ose pas
Tous ces mots qui me manquent
Pour toujours vous dire
Que je vous désire
Près de moi, contre moi
Tous ces mots ajourés de silence
que je n’arrive pas à vous dire
C’est ça, je veux
Je ne peux pas
Dans le labyrinthe obsédant
De mes atermoiements
Et autres mensonges par omission
Toujours, je veux
Et je ne peux pas
Et là, je sais que ça vous déplait
Pas fair-play cette nocturne de silence
A couper au couteau de la peur et du non-dit…
Et du dédain en feinte Indifférence
Vous raccrochez !

Au bout du téléphone…
Il ya le grain de votre voix
Et le battement sourd de mes émois
Et de vous à moi
Tous ces mots que je n’ose pas
Tous ces mots bouleversés, galvaudés,
faux semblants mal reprisés
trop souvent dilués à l’eau de rose
des désaccords désaccordés
Et dans trop d’histoires qui finissent mal,
Malheureusement
Pourtant, j’aimerai bien vous dire
Que je vous désire
Mais je ne peux pas
C’est ça, je veux
Je ne peux pas
Et d’un coup, je me sens désertée
En grève de vie
Perdue dans le trou du silence
Comme ces oiseaux
Qui sont avalés par le ciel
Sans qu’on sache où ils se sont partis
Et qui disparaissent à jamais…
Vous raccrochez !

Au bout du téléphone….
Il y a le grain de votre voix
Et le battement sourd de mes émois
Et de vous à moi
Tous ces mots que je ne n’ose pas
Ces mots plein de maux en souffrance,
En attente
Lente valse des amours envolés
En vent mauvais
Alors, je rêve,
Je fredonne un drôle de rêve
Je rêve que vous fassiez le premier pas
Oui, le premier pas
C’est ça, je rêve de ce premier pas
Il suffirait d’un seul geste
Murmuré à l’ombre d’un seul mot
Tout contre un seul mot
Pour que s’installe l’espoir
Alors d’un coup, sans crier gare
Là quelque part
Dans les caves de moi-même,
Un reste, une petite phrase innocente,
Aussi émouvante que le doux nom d’Iseult
S’épanouit en ondes lumineuses
Vous me dites que vous m’aimez
Et vous courrez,
Vous courrez jusqu’à perdre haleine…
Pour me retrouver !




Texte de Dominique Bohler


Les feuilles mortes se ramassent à la pelle...
Je n'ai pas compris pourquoi tu m'as quitté. Je regarde les photos d'un bonheur parti, jeté aux oubliettes. Depuis que tu t'en es allé, ma vie s'égrène au rythme d'un métronome. Chaque action, chaque pensée me ramènent à toi. Tout me semble vide. Il ne reste dans ma vie sans couleur que le regret de toi. Le temps passe et chaque jour m'éloigne un peu plus de ta réalité, de ta présence, de ta chaleur. Dans ce petit matin d'hiver, je reste sous la couette. Le vent à l'extérieur fait rage, il balaye mes souvenirs et me plonge dans un état comateux, souffreteux. Ce vent ressemble à une musique féroce, sauvage. Je me bouche les oreilles. Où est passée la mélodie que nous écoutions ensemble, lorsque la vie était simple, dansante, animée, joyeuse ?
Nous nous ressemblions tant !
Est-ce pour cela que tu es parti ?
Pour fuir le cocon sans histoire que j'avais aménagé à ton intention ? Tout s'est fait si simplement. Petit à petit tu t'es éloigné. Je n'ai pas pris au sérieux tes silences. J'avais établi notre vie commune sur des bases stables et éternelles. J'y croyais de toutes mes forces. Ton éloignement progressif m'a fait prendre conscience de la fragilité de toute relation. La vie nous a séparé de façon insidieuse, comme...La mer efface sur le sable, les pas des amants désunis...




Texte de Mistraline

Il s’est levé à mon approche et il m’a dit : « moi, c’est Bernie. »
Il avait le sourire édenté, des p’tits yeux tristes, un petit complet.
Qu’est-ce qu’il était mal fagoté ce petit gros tout étriqué.
Il faisait l’fier le beau Bernie, l’roi du marché comme on disait !
J’me suis aussitôt trémoussée, sa grosse main s’est agitée pour tapoter l’assise de la chaise juste à côté d’la sienne. C’était comme une investiture !
La larme à l’œil, j’me suis assise telle une bête reconnaissante.
J’en f’sait beaucoup, c’est pas peu dire !
Mais l’Bernie j’risquais pas d’le laisser s’faire la belle…
J’allais l’rincer jusqu’au os, le déplumer jusqu’à la couenne.
Il m’a regardé d’un œil bête.
J’ai susurré, j’ai minaudé…
Il est parti en roucoulade.
J’étais sa colombe, sa perdrix, son p’tit moineau, sa tourterelle.
Toutes les bêtes à plumes y passèrent, tandis qu’ma patience s’égrenait, que dans ma tête tous les autr’noms d’oiseaux défilaient sans concession et sans lyrisme, j’lai insulté sauvagement, mais tout à fait intérieurement, subreptic’ment dans le huis clos de ma pensée.
Il a continué son cirque de p’tit bonhomme décomplexé.
Il comprenait rien le malheureux, assailli par une tripotée de pensées farouchement fleurs bleues, son petit cœur dégoulinait de sentiments étrangement surannés.
L’roi du marché en pinçait donc pour une mante religieuse, une coquette, une ambitieuse, qui le laisserait sur le carreau.
J’me délectais de plaisir, gargarisée par ma victoire.
C’est là que tout a chaviré…
Dans ses yeux comme une lueur, entre ses lèvres ces quelques mots : « tu m’prends vraiment pour un pauv’mec. »


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