06/02/09 Ségur ou les malheurs de Sophie

age...

Petit exercice de rapiéçage d'après un extrait

intitulé " Les fruits confits", où le rêve de sophie

révèle son larcin dans toute sa candeur.


texte de DB

Sophie eut une nuit un rêve étrange : elle se promenait tranquillement près d'un jardin dont les arbres illuminés semblaient l'appeler. C'était une nuit calme, une merveilleuse nuit d'été. L'air était doux, la lune pleine. Ce jardin était rempli de végétaux dont les fruits ressemblaient à des joyaux précieux. Elle cherchait à en cueillir un, lorsqu'un ange apparût. C'était un ange minuscule qui arrivait par l'arrière et lui disait d'une voix douce : " Ne goûte pas à ces fruits, même si leurs formes et leurs odeurs t'enchantent, ils son ensorcelés ! Ils sont amers et empoisonnés, ces fleurs à l'aspect si velouté, si belles et qui répandent un parfum enivrant, méfie-t'en ! Ce jardin est le jardin du mal : il t'attire, pour mieux te retenir. Regarde plutôt ce petit lopin de terre, sec et aride un peu plus loin : c'est le jardin du bien. Il ne te plaît pas, je le sais; il est raboteux, plein de pierres, avec des plantes rabougries. Ton regard se porte vers l'autre, empli de sable fin doux aux pieds. Si tu choisis la difficulté, si tes pas t'y entraînent, ce chemin raboteux te mènera dans un endroit merveilleux, féerique, mais il te faudra du courage ! Si tu restes ici, ce sable fin te mènera dans un lieu maléfique, un lieu d'apparence enchanteresse, mais peuplé d'êtres odieux, au coeur mauvais; les êtres qui sont les pires que la création ait engendré. Ces monstres ricanent au lieu de te consoler, s'ils te voient perdue et cherchent à te perdre davantage. ils réglementeront en te torturant chacun de tes gestes."Sophie était indécise, elle regardait le beau jardin avec ses allées sablées et ombragées, puis son regard se tournait vers le chemin raboteux et aride, ce carré de terre envahi de mauvaises herbes. Elle se retourna vers la barrière, et en aperçut de minuscules fées qui dansaient autour des arbres. Elle s'approcha en se détachant des mains de son petit gardien, et se mit à courir et à applaudir ce spectacle magique. L'ange lui cria :" Reviens Sophie, c'est un piège, reste près de la barrière ! Je t'y attendrai toute la nuit. Reviens à moi, je te mènerai dans un endroit de vrai bonheur, au delà des apparences. Même si le chemin qui y mène est laborieux, c 'est un passage raboteux qui s'adoucira au fur et à mesure que tu avanceras. " Sophie n'écouta pas l'ange, elle n'avait d'yeux que pour les fées. De jolis enfants lui faisaient signe, la priait de se joindre à eux. Ils l'entourèrent en riant, l'entraînant dans une danse effrénée, lui susurrant de ne pas écouter l'ange. Certains commencèrent à la pincer, d'autres à la tirailler ou à lui tirer les cheveux. Sophie se débarrassa d'eux en les chassant violemment. Elle commençait à se méfier, elle regarda l'ange qui semblait malheureux. Elle se dit qu'elle avait peut-être fait une bêtise.... Il y eut un éclair blanc, et elle se réveilla ! A sa grande surprise, elle était allongée dans une clairière, il devait être midi ! Elle cueillit une fleur, mais se sentit troublée par son geste et la rejeta loin d'elle. Elle regarda le ciel : un nuage ayant la forme d'un ange semblait lui adresser un clin d'oeil ...

Texte de
CL

Sophie fit un rêve mouvementé. Un charivari de rêve. Et je vous le livre comme elle me l’a raconté...
Ne pouvant dormir à cause de la moiteur estivale, elle avait décidé d’aller buissonner près d’un jardin dont les senteurs palpitantes et sucrées lui chatouillaient agréablement les narines. Ce surprenant jardin était rempli de massifs crépus bigarades et d’arbres fruitiers gonflés de fruits charnus comme des montgolfières sous le vent. Un vrai régal de gourmande ! Mais aux yeux de Sophie, son véritable charme, ce qui l’attirait profondément venait du fait qu’il était interdit. Interdit d’entrer. Une perspective ô combien désirable et séduisante pour la jeune aventurière en herbe ! Pourtant, malgré son regard réjoui et malicieux, Sophie cherchait à se souvenir des recommandations de sa bonne qui lui avait ordonné naguère de s’en tenir éloignée ; lui affirmant d’une voix sentencieuse et grinçante comme un violon désaccordé ; « Ne goûte pas à ces fruits charnus et d’apparence appétissants. Ils sont en réalité amers et empoisonnés. Et ce n’est rien en comparaison de l’enchantement suave de ces bouquets de roses si désirables et qui répandent le sommeil éternel à qui les effleure. Ce jardin est le jardin du mal, le jardin-mandragore des ombres tentatrices et de la séduction factice de ce qui n’est qu’apparence. Rien à voir avec le jardin du bien que tu aperçois de l’autre côté de cette barrière. L’harmonie de ses frondaisons et la rondeur juteuse des fruits de son verger réconfortent et ressourcent l’âme et les sens fatigués par la traversée éprouvante du jardin raboteux plein de pierres angulaires qui roulent cabosse loin, si loin du sable fin, doux aux pieds fatigués. Crois-moi ; « fuis, pendant qu’il en est encore temps». Car ce jardin raboteux te mènera dans des ornières obscures d’où il faudra te relever avec courage ; te mènera dans un lieu que tu voudras fuir, un lieu mauvais. Les êtres qui l’habitent te sembleront maléfiques. Et au lieu de te consoler, ils t’abandonneront et réglementerons en te tourmentant ce qui te paraît insupportable, inimaginable : ta liberté.
Tétanisée par les prédictions funestes de son cerbère alacrite, elle regardait le beau jardin tentateur tout ensommeillé de nuit avec ses allées sablées et ombragées qui dessinaient, en contrepoint du chemin raboteux et aride, des constellations compliquées. .. Soudain, un frôlement bizarre l’alerta, elle se retourna vers la barrière stupéfaite. Un ange lui faisait signe. Il tenait dans ses mains une lyre toute frémissante. Et du chant des mains de son créateur lyrique, s’éleva une mélopée envoûtante. L’ange lui cria : « Viens à moi. Je t’attends à la barrière ; je t’y attendrai le temps qu’il faut. Je t’en prie reviens à moi ; je te mènerai loin du jardin raboteux qui s’adoucira au fur et à mesure que tu avanceras ». Sophie n’écouta pas la suave voix angélique. Non loin de là, des jolis enfants lui faisaient signe en pourchassant des papillons colorés, les joues barbouillées de confiture-tartine. Ils l’entourèrent en riant de leur voix cristallines. D’autres, à la tirailler, à lui supplier de les suivre loin de la maison lui gâchèrent d’un coup sa bonne humeur. Sophie se débarrassa des gêneurs qui lui rappelaient, pour je ne sais quel obscur détail, sa bonne rabat-joie. A nouveau libre, elle cueillit une fleur, la porta à ses lèvres-bonbon et la rejeta loin d’elle. Elle avait sommeil et voulait maintenant rentrer dans sa chambre. Comme pour la guider, l’ange s’envola à tire d’ailes. Sophie le suivit à cloche pied… et se réveilla.

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