13/01/09 Je cherche un mot à méditer...




Ce soir nous sommes neuf, un nombre suffisant pour tenter le jeu des prénoms.

Attention : neurones en surchauffe !!


Texte de Mistraline

C’est l’histoire d’un âne sophiste, maître de rhétorique et de philosophie qui traîne ses sabots aux States où il chemine de bourgades en villages pour enseigner l’art de parler en public.
Un jour, alors qu’il franchit l’enceinte d’un bourg, il entend à peu près ceci :
- Oh la Marie ! Pierre qui roule n’amasse pas mousse.
L’âne sophistiqué n’avait jamais entendu pareille expression, il avait bien lu Lamartine et Rousseau, mais jamais il n’avait écouté les Rolling Stone.
Médusé, il regardait la Marie … raphäellique à souhait, tant ses traits auraient sans doute pu être inspiré à la nature par le Grand Raphäel lui-même.
Elle ondulait fièrement, tourneboulant sur son passage la tête des badauds, si bien que même la chorale de chérubins finit par en perdre son solfège :
- Ré … Mi … Do … Fa …
- Bien ! Mieux vaut s’en tenir là pour aujourd’hui bande de petits vicieux, soupira un ecclésiastique, dépité face aux montées d’hormones intempestives de ses ouailles.
L’âne Sophiste allait de charybde en scylla …
Fort intrigué par le laxisme régnant, il poursuivit ses pérégrinations à travers le lacis de ruelles qui grimpaient vers la grande place. Soudain, à l’abri d’un porche, il tomba sur un graffiti qui le choqua démesurément : A TRAVERS O NIQUE QUI VEUT
Il tourna les sabots, l’air passablement renfrogné, déterminé à conquérir d’autres cités dans cet état de Virginie.
Un vieil Indien lui lança un improbable :
- Namasté Fanny !!
L’âne dédaigneux lui répondit froidement :
- Je ne m’appelle pas Fanny. Môa, c’est Fifi !



Texte de
AS



Ce matin, un âne, sot, Fifi de son prénom vint au marché vendre ses quelques sébastes, fanes, iris dans un tel tintamarre, Tinette ne put entendre le Fa bien sonné des cloches du curé, qui ce jour là minaudait et s’amusait au « mariera pas ou mariera » Faelle et son futur mari, Pierre. Quoiqu’en pense le curé, la virginité de cette ingénue ne faisait aucun doute, elle avait passé sa jeunesse à servir gynécée exclusivement, à moins que certains mots à l’envers, honnis, querelleurs n’aient déjà affranchi ses Eustaches.





Texte de Marie-Pierre

Londres, ici Londres. La tisane de véronique est au service de la musique. Do, ré, mi, sûr, après c’est sol, chante le fa…bien sûr, après c’est sol, chante le martinet. Les roses thé fanent ici quand on donne le la. En Virginie, se mariera Phaélis au son des tambours. Attention, les poules chanteuses ont des dents quand se démarrient pierres, plantes, rimes et raisons populaires. Vous qui aimez la musique, allez chez Virgin y faire vos emplettes et dans Vérone inique, pendez les amants délictueux des chorales décadentes. Cette cantatrice qui chante en ut est, Dieu me damne, sophistiquée comme la Neuvième Symphonie. Quand derrière nous seront restés fanions et partitions, nous chanterons, heureux et soulagés nos meilleures chansons ;





Texte de Sonayâ


« J’ai quelques instants pour écrire dans mon journal/
J’étais en train de travailler une valse de M. Chopin quand j’ai été dérangée par une agitation tonitruante et exaltée qui sortait de l’atelier…bruits de chaises tirées sur le plancher, les pas de Raph le martelant lourdement, et des cris de joie…Sur une accord de Fa bien lugubre, mineur et diminué d’une septième, je cessai là la valse et écoutai :
« Ce vert, oh !!, nickel ce vert !!! »
Ce peintre fou qu’est mon mari Raph, a élu, enfin, la nuance du vert qu’il cherchait depuis une semaine. Allez ! vas-y mon Cher, largue tes amarres, hippy, ermite illuminé, fais-nous encore un tableau de maître.

Tiens. Aussi subrepticement qu’est apparu le tumulte, le calme a l’air d’être revenu dans l’atelier : il a du retrouvé une autre phase de concentration créative…
La pluie s’est arrêtée. A ma droite, sur le rebord de la fenêtre, un martinet s’est posé et picore la noix de beurre qui s’y trouve, encore miraculeusement intacte.
Décidément, c’est fou toutes ces sensations qui émanent, sophistiquées et variées, de cette valse endiablée : par exemple, là, bizarrement, il y a une foule de prénoms qui girent en ma tête.
Je vais d’ailleurs aller reprendre cette valse, maintenant que l’accalmie règne ; de plus, j’ai encore un peu de temps avant notre dîner. Alceste et Fanny n’arriveront que dans une demie heure ; Albert, notre troisième invité ne viendra pas finalement. Nous ne nous lui jetterons pas la pierre, bien sûr.

Bah…moi, j’ai la tête qui chavire, gin ! illico presto, et à la valse repart…merci, feu mon cher mentor, de m’avoir appris à boire en travaillant le piano !!! »


Ce fut la franche rigolade…vous vous en doutez bien, tellement nous étions à l’affût des prénoms, qui jaillissaient des textes de chacun.


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