08/11/2011 Bis Repetita
Quand un lien de coordination est répété exagérément cela n’a rien d’une maladresse. C’est une figure de construction qui sert à souligner le sens et créer un esthétisme par effet d’accumulation.
Consigne :
1/ Choisir un thème qui se prête à la polysyndète de par sa redondance.
2/ Illustrer la répétition de certaines manies ou évènements.
3/ Construire son texte en polysyndète.
Texte de Martine
Cubes de granite
Carrés de terre, côte à côte.
Remonter l’allée
Chrysanthèmes raides , bruyères au garde à vous
Le minéral, le végétal
Remonter l’allée
Fouler le gravier
Que sont ces boîtes, que sont ces cages ?
Faire grincer le métal
Pousser le portail
Remonter l’allée
Fouler au pied le gravier blanc
Contempler de haut
Les carrés de terre noircie
Et les cubes de granite gris
Et les chrysanthèmes au garde à vous
Remonter l’allée
Piétiner du côté des vivants
Remonter l’allée comme on sort d’un trou
Cubes et carrés de terre
Solitaire
Solidaire
Texte de Clémence
Et voilà, toujours le même train-train.
Et toujours le même geste en rentrant dans ma voiture.
Chaque jour, chaque matin, j'allume mon poste radio en rentrant dans ma voiture.
C'est à la même heure et c'est à la même place que mon doigt frôle le bouton "marche" du poste radio.
Les jours passent, ma vie passe sans même que je m'en rende compte.
Finalement, la vie n'est-elle pas faite de répétition :Encore et encore,
Toujours le même train-train.
En partant au travail, j'allume mon poste.
Quel genre de musique, quelle station choisir ?
Tellement de choix, tellement de possibilité...
Je cherche ... encore et encore .... Je cherche.
Enfin, j'ai trouvé, enfin mon poste fibre sous le rythme de la musique.
Douce est la musique, douce est la mélodie.
Hum, cette tendre mélodie. Cette mélodie du coeur.
Une suite de son agréable, un chant régulier.
Cette belle mélodie qui arrive à me faire frissonner,
Aussi incroyable qu'elle puisse être, paraître.
Cette mélodie si merveilleuse met en émois tous mes sens.
Mes pensées s'embrouillent, mes pensées fusionne tellement.
Tellement que ma tête tourne, tourne... Dans tous les sens.
Oh toi, mélodie ; Mélodie du bonheur qui me prend, qui m'envahit, qui me transporte.
Que ferais-je sans toi ?
Que ferais-je sans toi ?
Voilà que s'arrête avec le soir l'édit du roi : sa puissance, il l'a tenue.
Voilà. L'horizon s'embrume. Une chanson, vois ! là, monte de la plage
portée par une troupe puissante et joyeuse (mais on ne voit encore personne,
chacun encore caché par la dune où les oyats se couchent sous le vent
par ces temps de grande marée).
Et voilà que le roi regarde cela avec terreur
sur la table ce sable, vois ! là ! le sablier frémit encore, encore
il s'écoule, comme une forteresse aux confins du désert se délite.
Voilà. Au jardin, le hêtre déplacé chantonne
le chef en feu.
Voilà. La feuille en chantant
glisse doucement sur le sol.
Voilà.
De la baie, des parfums de miel évoquent des gateaux d'anniversaire d'autrefois.
Voilà la ronde qui s'enflamme
(le tourbillon des pauvres et des repus)
voilà l'avisé emporté, le sage à l'étiage du fou.
Voilà le visage effondré du roi soumis, oui !
à la danse commune,
voilà, au temps qui passe
comme une roue
voilà, comme un air enjoué qui se déploie indifférent.
Une dernière fois, revoir tes yeux s’ancrer dans les miens.
Une dernière fois, remonter le fil des heures et retenir mon souffle.
Revenir sur mes mots, les reposer sur tes lèvres.
Mais tu es repartie dans le brouillard des hivers sans fin.
J’aurais aimé, une dernière fois, rejouer la scène, refaire ce décor sinistre, repeindre ce fantôme de couleurs.
Mais l’absence, le vide, le blanc réveillent encore ma douleur, révèlent encore des lendemains de doutes.
Dis-moi encore une dernière fois, si je dois repenser à toi ou repanser mes plaies.
Résoudre l’énigme de ta fuite ou reconstruire sans réponse.
Dis-moi encore une dernière fois, si je peux réanimer mes sens ou me réduire à l’essence du néant.
Mais laisse-moi maintenant, sors et ne reviens plus, ne me hante plus, même une dernière fois.
Car je veux enterrer mes questions,
car tu es vie de l’avant,
car ma vie appartient à demain.
C’est encore arrivé
C’était près de chez nous
C’était une petite fille
Et ses dents du bonheur
Et ses cris et ses pleurs
N’y auront rien changé
C’est encore arrivé
C’était au crépuscule
Elle courrait sous la pluie
Et la pluie déchainée
A étouffé ses cris
Et bâillonné la vie
C’est encore arrivé
C’était tôt le matin
C’était une voisine
Elle promenait son chien
Et le chien a couru
Et au pied de la vigne
On a vu dans la brume
L’horreur sur les galets.
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